Quel délicieux bain de jouvence que cette préquelle du maître
Philip Pullman. J'ai retrouvé tout ce qui fit mon bonheur, cet imaginaire classique et classieux qui donne l'impression de lire un
Stevenson sous LSD ou un
Mark Twain abusant de la mescaline. J'aime cette atmosphère de complot, ces mystères épiés par des enfants montés en graine, ces personnages équivoques au charme trompeur...
Hélas, l'action finit par démarrer. L'atmosphère d'étrange familiarité se dissout dans un voyage initiatique convenu. D'autant plus convenu que Pullman s'est très certainement inspiré du merveilleux film de Laughton, La Nuit du chasseur. Même errance de deux enfants et d'une poupée-trésor convoité le long d'un fleuve, poursuivis par un affreux -mais séduisant- méchant au flair sans égal.
Du coup, j'ai eu l'impression que le roman était plus un hommage au film qu'une mise en place de la Croisée des mondes. Ce qui est d'autant plus dommage que l'errance de Malcolm et Alice n'arrive pas à la cheville de celle de John et Pearl.
Mais ce serait tout de même dommage de se priver de ce tome, d'autant plus que le suivant devrait arriver pour Noël...
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