AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de mh17


mh17
02 février 2021
C'est mon premier "Inspecteur Chen". L'auteur Qiu Xialong est un universitaire, traducteur et poète shanghaïen émigré aux Etats-Unis. Il écrit ses romans policiers en anglais. A travers ceux-ci, il analyse les bouleversements de la société chinoise contemporaine qu'il juge pervertie par l'argent. Dans Cyber China ( 2012), Qiu Xialong s'attaque à la corruption immobilière qui accélère les carrières des dirigeants à condition bien-sûr de ne pas gêner le parti. Mais Internet offre des possibilités car malgré une police spéciale, il est très difficile pour le gouvernement de tout contrôler.
Zhou, Directeur de la Commission d'urbanisme de la ville de Shanghai est retrouvé pendu dans une chambre de la villa Moller, un hôtel luxueux. Zhou y était placé sous "shuanggui", c'est-à-dire sous détention illégale, par le Département de Contrôle de la Discipline du Parti. Cette procédure n'est pas du ressort de la police. le célèbre inspecteur Chen nouvellement promu est mandaté comme conseiller spécial pour sauver les apparences. Zhou était la victime d'une chasse au corrompu sur le web. Une photo le montrant avec un paquet de cigarettes de luxe et surtout un discours expliquant qu'il ne souhaitait pas que les prix de l'immobilier baissent avait mis toute la toile des cyber-citoyens en émoi. Les autorités demandent à l'inspecteur de conclure à un suicide, mais la mort de son assistant, renversé par une voiture, le conduit à mener à bien une véritable enquête.
Dans ce roman policier, n'y a pas de scènes de violence, de poursuites en voiture ni de sexe. L'inspecteur Chen est un gentil policier politiquement correct. Il porte un regard lucide plus que désenchanté sur la société. il essaye de demeurer intègre malgré tous le honneurs qui lui tombent dessus et malgré les gros cadeaux que lui offrent les Messieurs "Gros sous" auxquels il a rendu service dans les épisodes précédents. Il boit du thé ou du café, rend visite à sa vieille mère malade. Il est féru de poésie, fin gourmet. Il plaît aux dames sans leur sauter dessus. Un bon petit. Et puis c'est surtout notre guide suprême à Shanghai, il explique, décrypte, pour nous le système et récapitule souvent la situation sur son carnet. L'auteur est professeur, cela se voit. C'est du polar didactique, bien ficelé. Il manque simplement de profondeur psychologique et d'émotion. A défaut, l'auteur incruste des citations de poètes ou d'érudits chinois. Mais ne soyons pas trop sévère avec le professeur Qiu. J'ai passé un bon moment avec cette enquête de l'inspecteur Chen et je poursuivrai l'expérience certainement.

Commenter  J’apprécie          335



Ont apprécié cette critique (30)voir plus




{* *}