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Critique de Charybde2
Une rare fable réaliste pour développer du mythe sur les phénomènes contemporains d'immigration !
Publié en 2000 chez Métailié, ce roman découvre pour moi de nouvelles facettes du talent protéiforme de Serge Quadruppani. À travers l'histoire d'un cambrioleur plutôt gentleman, écroué de longues années, de son ami (et néanmoins parfois faux frère) libertaire talentueux, de leur associé immigré kurde devenu homme d'affaires audacieux, et de deux femmes amours impossibles, l'une brillante avocate de sans-papiers, l'autre flirtant avec l'internement psychiatrique, Serge Quadruppani nous livre une fable moderne sur l'immigration d'une très grande qualité, où l'émotion et l'intelligence rivalisent allègrement.
Deux morceaux de bravoure encore plus inattendus sont à signaler.
Le cambrioleur, également grand rêveur, a nourri son adolescence et sa jeunesse d'un véritable récit de fantasy ("Les contrées magnifiques", dans lesquelles se débattent son héros Arnim et son héroïne Lame) qu'il imaginait au fur et à mesure, sans l'écrire, et les extraits que nous en donne de ci de là Serge Quadruppani ne pourront qu'émerveiller les lecteurs du genre, hauts rêveurs ou pratiquants de Kadath... sachant que cette trame reflète bien entendu la quête parfois insensée du protagoniste principal.
Par ailleurs, l'ami sénégalais rencontré à Rome dans la dernière partie du roman se révèle un moderne Ulysse dans toute sa splendeur, et la jubilation de Serge Quadruppani, en narrant les errances quasi-fantasmagoriques du cargo sur lequel il s'est embarqué au retour d'un règlement de comptes au Sénégal (une histoire d'enlèvement de la femme de son frère...), est largement communicative.
Dans un registre surprenant, une fable réaliste à la tenue exceptionnelle.
Publié en 2000 chez Métailié, ce roman découvre pour moi de nouvelles facettes du talent protéiforme de Serge Quadruppani. À travers l'histoire d'un cambrioleur plutôt gentleman, écroué de longues années, de son ami (et néanmoins parfois faux frère) libertaire talentueux, de leur associé immigré kurde devenu homme d'affaires audacieux, et de deux femmes amours impossibles, l'une brillante avocate de sans-papiers, l'autre flirtant avec l'internement psychiatrique, Serge Quadruppani nous livre une fable moderne sur l'immigration d'une très grande qualité, où l'émotion et l'intelligence rivalisent allègrement.
Deux morceaux de bravoure encore plus inattendus sont à signaler.
Le cambrioleur, également grand rêveur, a nourri son adolescence et sa jeunesse d'un véritable récit de fantasy ("Les contrées magnifiques", dans lesquelles se débattent son héros Arnim et son héroïne Lame) qu'il imaginait au fur et à mesure, sans l'écrire, et les extraits que nous en donne de ci de là Serge Quadruppani ne pourront qu'émerveiller les lecteurs du genre, hauts rêveurs ou pratiquants de Kadath... sachant que cette trame reflète bien entendu la quête parfois insensée du protagoniste principal.
Par ailleurs, l'ami sénégalais rencontré à Rome dans la dernière partie du roman se révèle un moderne Ulysse dans toute sa splendeur, et la jubilation de Serge Quadruppani, en narrant les errances quasi-fantasmagoriques du cargo sur lequel il s'est embarqué au retour d'un règlement de comptes au Sénégal (une histoire d'enlèvement de la femme de son frère...), est largement communicative.
Dans un registre surprenant, une fable réaliste à la tenue exceptionnelle.
