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Critique de Amnezik666


C'est dans son poème L'isolement que Lamartine affirme « un seul être vous manque et tout est dépeuplé ». Une sentence encore plus vraie quand l'être en question est un enfant et que sa disparition laisse planer des doutes – mais aussi des espoirs – quant à son devenir.

C'est le drame qui va frapper la famille Watkins au cours de l'été 1976. Pour Willet et Bert, qui devaient garder un oeil sur leur petite soeur, cette disparition va les obliger à entrer prématurément dans le monde des adultes, mais aussi à composer avec le poids de la culpabilité. Quant à leur mère elle s'enfonce inexorablement dans une dépression qui la vide de toute volonté et énergie. le père est aux abonnés absents, disparus depuis des semaines sans avoir laissé le moindre mot d'explication.

Les semaines, les mois puis les années vont passer sans qu'aucun nouvel élément ne vienne éclairer les circonstances de la disparition de Pansy. Malgré leur peine et leur culpabilité Willet et Bert vont devoir aller de l'avant, même si rien ne sera jamais plus comme avant pour eux. Comme tout un chacun ils traverseront le temps en alternant entre les hauts (plutôt rares) et les bas qui rythment l'existence.

Une tranche de vie qui s'étale sur plus de sept années, du delta du Mississipi aux marécages des Everglades, une quête de la vérité qui va lever le voile sur bien des secrets de famille enfouis depuis trop longtemps et trop profondément. Une vérité parfois douloureuse à entendre mais c'est toujours mieux que de vivre dans le mensonge et l'ignorance.

Tous les chapitres se divisent en deux parties distinctes. Ils commencent par le récit des événements depuis la disparition de Pansy, écrit à la première personne, c'est Bert qui nous guide à travers l'intrigue. La seconde partie nous raconte l'histoire de White Forest et de la famille Watkins, une histoire qui s'est trop souvent écrit dans la douleur, les larmes et le sang. Deux arcs narratifs qui vont se justifier et se rejoindre dans les derniers chapitres du roman, créant ainsi un pont entre le passé et le présent.

Ce n'est pas forcément flatteur pour les Etats-Unis mais force est de constater les choses n'ont pas beaucoup évolué au fil des ans. Certes la ségrégation appartient au passé mais cela n'empêche pas une montée en puissance des extrêmes et du racisme qui va bien souvent de pair.

Pour un premier roman, Tiffany Quay Tyson nous livre un bouquin parfaitement maîtrisé de bout en bout, même en cherchant bien je ne lui trouve aucune fausse note. Un titre qui mettra parfois vos nerfs à rude épreuve, d'une noirceur sans fond mais de laquelle l'auteure parvient à faire jaillir une étincelle d'espoir et de bonheur… alors que l'on s'était résigné à un récit bercé de douleurs et de désillusions.

J'avoue que le choix du titre français me laisse perplexe, le titre original, The Past Is Never (Le passé c'est jamais), est en effet beaucoup plus raccord avec le contenu. Quoi qu'il en soit je peux vous assurer que cette lecture sera tout sauf soporifique. Une lecture qui se solde par un coup de coeur amplement mérité.
Lien : https://amnezik666.wordpress..
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