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Critique de llamy89


Ce livre avait tout pour rester hors champ de mes lectures : Roman historique traitant de la Première Guerre mondiale, j'ai immédiatement imaginé les tranchées boueuses de la Somme, des hommes-baïonnettes, du sang et de la misère humaine. Lorsque de plus, je me suis trouvée avec un pavé de 593 pages dans les mains, pour décrire la vie de trois jeunes hommes, durant cette période terrible, j'ai été à deux doigts de le poser sur ma pile à lire.

Seulement voilà, Patrice Quélard vous le dit d'entrée, il a une tendresse particulière pour James. Pourquoi ? Il faut donc ouvrir le roman, chercher la réponse. A votre tour, vous aurez un préféré et vous attacherez aux deux autres mais pas seulement. Owens, par exemple, est un personnage qui aide à comprendre la bêtise de ces officiers supérieurs qui ont fait la guerre à l'abri, loin du terrain, sans états d'âme.

Parce que bien sûr, ils sont tous très attachants et la barbarie de ce qu'ils vivent est tellement bien décrite : odeur de la peur et du sang, leur quotidien insupportable avec la vermine (rats, poux, gale), que les rencontres qu'ils feront sur leur parcours leur assurera un peu de bienveillance et de compassion, au milieu de l'horreur de cette guerre, grâce à ce paysan et sa nièce qui les hébergeront.

L'auteur réussit à plonger le lecteur dans l'ambiance de terreur des soldats lors des attaques pour gagner un peu de terrain boueux, c'est parfaitement documenté, on s'y croirait. Tous les soldats connaissent la peur, la bravoure et la fraternité.

Ces trois-là, vivront l'iniquité des ordres et la certitude de mourir, s'ils ne réagissent pas, chacun à leur façon. Les décisions qu'ils prendront impacteront les autres. James est un jeune homme idéaliste qui croit à la liberté ; Émile a été appelé sous le drapeau sans autre choix que d'obéir alors qu'il avait trouvé l'amour de Marinette. Ludwig, l'allemand conscrit lui aussi, parle parfaitement le français, déclame de la poésie.

Qu'ils aient été enrôlés ou volontaires, leur idéalisme, leur amour de la patrie et leur funeste enthousiasme, n'aura eu pour résultat que de semer la désolation. Seuls quelques-uns y auront retrouvé un peu d'humanité dans la camaraderie comme James et Owens. Patrice Quélard m'a embarqué, dans son hymne à la liberté, en rendant toute leur humanité et leur libre arbitre à ces trois soldats nés sur des sols différents. Je me suis attachée à Émile plus encore qu'à James, parce qu'il n'a pas oublié l'amour, qu'il s'est trouvé un frère.

En fermant ce livre, naïvement, j'ai pensé comme Les Compagnons : "Ah si tous les gars du monde décidaient d'être copains... Et partageaient un beau matin... Leurs espoirs et leurs chagrins... le bonheur serait pour demain..."

Ces jeunes hommes ont l'esprit ouvert, j'ai aimé les découvrir. James l'idéaliste Catholique rêvant d'une Irlande différente, sans guerre avec les Protestants ; Émile, l'amoureux rêvant d'une vie paisible auprès de Marinette ; j'aurais aimé en apprendre plus sur Ludwig et leurs vies d'avant.
Ce roman est un vrai coup de coeur.
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