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Critique de elea2020


J'ai apprécié ce livre, qui montre une originalité de thème et de ton, et une grande inventivité dans l'expression. Toutefois, je n'ai pas réellement accroché et suis restée trop à l'extérieur, comme spectatrice de la narration, qui se déroulait sous mes yeux de lectrice.

Un jeune garçon, Lucien, végète dans sa chambre d'hôpital, aux murs trop blancs, et commence à envisager de ralentir les battements de son coeur pour en finir, mais une mystérieuse voix l'encourage à traverser les murs et à rejoindre son précipice intérieur. Après diverses péripéties dans son évasion, au saut de la barque-phrase qui l'a amené à bon port, Lucien rejoint un fabuleux endroit, une rue aux maisons colorées, au tarmac qui se soulève tel une couverture pour dormir confortablement dessous, une fête foraine derrière un mur végétal, animée d'une grande roue... Une belle jeune fille, Chloé, apparaît et devient son guide, puis disparaît tout aussi mystérieusement.

Dans cette quête intérieure, Lucien rencontre différents personnages, ou êtres : Robert, le rat arc-en-ciel, Olmi la fourmi travailleuse sur les docks (il ne faut pas lui en promettre), Omega le O grec qui cherche un travail fixe, le z minuscule qui atterrit sur son doigt, tout un monde fantaisiste et poétique qui a l'art de lui raconter de belles histoires... qui peut-être viennent de sa propre imagination. Les ennemis ou dangers ne manquent pas non plus, de même que les tempêtes, le désert, et Lucien doit parfois aller jusqu'au bout de ses forces pour continuer son périple, et savoir, peut-être, ce qu'il est venu chercher. Par exemple : qui sont ces deux visages sur la grande roue ? Pourquoi cette expression qui revient dans sa chanson des rues telle un refrain discordant, "Arbeit macht frei", le fait-elle grincer des dents ? de quoi devrait-il se souvenir ? Que préfère-t-il oublier ? C'est à coup sûr transformé que Lucien reviendra de son décor personnel...

Le récit nous entraîne dans une folle sarabande de mots et d'idées, et laisse voir une passion immodérée pour les mots, leur sens, pour les petites chevilles ouvrières de la littérature ; ce roman est un manifeste original, une déclaration d'amour, à la langue et à ses possibilités. J'ai souvent pensé à Boris Vian, voire à Erik Orsenna dans La Grammaire est une chanson douce. Et pourtant, je n'ai pas suivi la fougue de ce roman comme je l'aurais souhaité, je suis restée derrière, poussive et tirant la langue. En partie j'ai regretté de trouver dans le livre des coquilles qui à mon sens étaient évitables, cela m'a ennuyée. Peut-être aussi qu'aujourd'hui j'aime plus les livres qui parlent des autres que de soi. C'est en grande partie une question personnelle qui ne préjuge pas de la qualité du roman, que les lecteurs pourront apprécier pour sa verve.

Je remercie l'auteur pour sa confiance et sa proposition de me faire découvrir ce roman.
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