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Critique de Bruno_Cm


Je remercie Babelio et les éditions Arkuiris pour ce Procès de l'Homme Blanc reçu dans le cadre d'une opération Masse critique.
Un livre que j'ai apprécié. Un livre ambitieux. Très ambitieux. Qui sans nul doute s'il avait été écrit par une plume plus médiatique, plus célèbre, ou s'il avait été poussé par l'un ou l'autre aurait pu cartonner et élever un peu le niveau basique du lecteur basique. (No offense, comme ils disent.)
Mais ce livre va rester peu lu, rester restreint... C'est dommage.
Ambitieux, rien que par son titre. Tapageur, bien d'époque, plein de promesse pour ma part. Il est surtout un procès de l'humanité entière. Parce que ces messieurs (ben oui, l'action se passe en 2143 et le monde a fait un sacré putain de retour en arrière, la technologie est non fiable, moins évoluée qu'en 2022), ce messieurs donc qui restent au pouvoir et bien qu'ils soient asiatiques majoritairement, Singapouriens encore plus précisément, sont plus phallocrates et foireux qu'avant. Ou toujours pareils.

L'héroïne est passionnante, pleine de qualités, multilingue, abandonnée après naufrage, sauvée par le futur président, éduquée par une monstrueuse "tante", et qui malgré les limites propres au pouvoir va tout de même mettre bien des choses à sac, en progressant, malgré les viols, la violence, les brimades... 
Dans le monde d'après une certaine forme d'apocalypse qui a vu "disparaître" Europe et USA, tous les "grands". Cette héroïne va se lancer dans une forme de combat-révolte contre ces hommes qui ont fait souffrir. Et en l'occurrence l'Homme Blanc qui depuis des centaines d'années a brimé, détruit, saccagé les autres, les colonisant, puis saccageant le climat, la terre elle-même pour finalement s'autodétruire. Les cons.
Ce procès que certains anciens de la Conférence de Bandung voient ou rêvent comme la succession ou l'aboutissement de celle-ci.
Mais ce procès ne se passera pas comme prévu. Parce qu'en fait, on ne sait rien de ce qui subsiste vraiment au monde, qui reste-t-il, et puis bien sûr il y a les mafias puissantes, il y a  le reste de diplomatie, il y a les langues et les incompréhensions. Et il y a la légende, le mythe, la culture, les Dieux. Ceux-ci plongent l'héroïne qui a un prénom légendaire dans une concordance ou flou entre eux et la réalité, entre les vécus affreux et les issues délirantes. Comment faire tenir tout ça debout. Comment aller jusqu'au bout du mythe. Jusqu'au bout de la vie.
On peut aussi ajouter la dérive médicamenteuse, l'addiction pour tenir le coup face à l'horreur, et à ses flash-back. Comme une spirale qui s'enroule sur elle-même. Comment en sortir.
Comment tenir debout.
Comment être fière.
Comment être droite.
Que l'on parle de l'héroïne, ou de l'humanité, surtout.
Bref, c'est un roman qui amalgame, agrège, additionne, mélange beaucoup d'éléments. Ambitieux, disais-je. Peut-être trop. Peut-être aurait-il fallu décloisonner, accentuer seulement certains aspects...Ecrit en 2005, ici on a une seconde version, 2011. Le parti pris d'un retour en arrière technologique, bien qu'il y ait des originalités (l'axolotl, par exemple), facilite les choses. Pas besoin d'imaginer des trucs impossibles (bien que). Pas une totale utopie ni une dystopie classique. Ce qui donne plutôt un goût "fantastique".
Attention, par moment, j'ai eu l'impression que le texte frôlait le ridicule, parce que toute cette pagaille humaine est juste ridicule, un peu voire beaucoup "pieds nickelés", des humains foireux, comme je disais. Mais, bon, si on persévère, les choses prennent tout de même une certaine consistance, et ça passe.
Ce livre peut susciter beaucoup de pensées, de réflexions, en tous sens. Et ça c'est bien. Hélas, je vais me répétée, mais si l'auteur était un grand nom américain, on en parlerait sans doute beaucoup plus. Ou si c'était un inédit de Barjavel...  C'est "seulement" un Quero, c'est un bon livre, pas magistral, mais bien tenu, et porteur...

Critique spontanée, écrite sans relecture dans la droite foulée de la fin de lecture.
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