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Critique de gill


gill
08 novembre 2022
La guerre de Troie n'aura pas lieu !
Le procès de l'homme blanc non plus, et pourtant ...
A l'heure de la COP 27, où les pays les plus pauvres se battent pour que soient inscrite à l'ordre du jour une notion de "pertes et dommages", qui est responsable du réchauffement climatique ?
"ses dégâts sont provoqués par l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre, dont les pays du Nord sont principalement responsables", rappelle à franceinfo Sidra Adil, chercheuse au Collective for Social Science Research de Karachi (Pakistan), qui ne veut toutefois pas exonérer son gouvernement du manque de mesures face au risque d'inondations.
Depuis le début de la révolution industrielle, l'Amérique du Nord, l'Europe et l'Australie sont responsables de 63% des émissions de CO2, le principal gaz à effet de serre, contre 3% pour le continent africain ou 0,28% pour le Pakistan, selon les données de la plateforme "Our World in Data".
Il est donc grand temps d'instruire le procès de l'homme blanc.
Et Yann Quéro, dans son deuxième roman au titre éponyme, n'hésite pas à se lancer dans cette périlleuse et redoutable anticipation.
Le Gulf Stream s'est arrêté, transformant l'Europe en un sinistre désert de glace.
Et il semble que la petite république de Singapour soit devenue l'ultime espoir d'une civilisation renaissante.
Tan Lee Chye en est le président.
C'est un ancien flic des docks, qui a un jour recueilli une enfant tamoule après avoir massacré toute sa famille.
Le temps ayant fait son oeuvre, l'enfant s'est transformée en une brillante et jeune femme, Draupadi ...
Ce captivant livre de science-fiction est avant tout un beau portrait de femme, de cette jeune femme qui, ayant été une enfant recueillie, est devenue la secrétaire influente du président Tan, et sa maîtresse.
Le récit avance en même temps que l'on découvre l'histoire de cette femme, que son destin laisse apparaître un passé, empli d'ombres et de failles, mais aussi d'une force sans commune mesure.
Les personnages sont intéressants et peints avec assez de justesse pour qu'ils soient fondus aisément dans le récit de Yann Quéro.
Cependant, j'ai regretté que la grande affaire du livre, ce procès de l'homme blanc se soit effacé derrière ce portrait, si éloquent soit-il.
Il semblerait donc que, comme la guerre de Troie, le procès tant attendu de cet occidental militairement, économiquement et environnementalement colonialiste n'aura pas lieu.
Le récit de Yann Quéro avance doucement, trop peut-être pour soutenir un véritable intérêt.
Et, l'épilogue tant attendu, s'il se révèle véritablement surprenant, n'est pourtant pas à la hauteur du titre de l'ouvrage.
Pourtant, et si Yann Quéro avait raison, et si l'arrogance et la puissance jamais ne changeaient de camp, si l'âme humaine partout inéluctablement entraînait les mêmes vices et les mêmes inconsciences ?
Merci à l'auteur pour cet édifiant moment de lecture, très en phase avec l'actualité de cette COP 27 de Charm el-Cheikh en Égypte.
Mes remerciements vont aussi aux éditions Arkuiris pour l'envoi, assortis pourtant du courtois reproche fait à l'ouvrage de trop ressembler à un E-book.
Et, merci à la Masse- Critique qui, même quand elle s'en vante, n'arrive pas à se donner mauvais genre ...



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