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Critique de Sachenka


Le roman picaresque de la plus pure tradition, comme les siècles passés en produisaient à volonté, rencontre moins de popularité de nos jours. Ceci dit, à l'occasion, c'est un vrai plaisir que de plonger dans cet univers. El Buscon, écrit par Francisco de Quevedo au début du XVIIe siècle, est un de ces récits. Il n'est peut-être pas aussi connu ou emblématique que d'autres (comme Don Quichotte ou le capitaine Fracasse, quoique les Espagnols risquent de ne pas être du même avis), je n'en avais jamais entendu parler avant de tomber dessus. Les adeptes du genre, eux, connaissent sûrement. Toutefois, je le trouve plus accessible d'abord et surtout parce qu'il est assez court (215 pages, dans la présente édition). D'autres auteurs ont pondu des monstres à l'épaisseur intimidante…

Dans El Buscon, on retrouve le premier élément essentiel : un (anti)héros miséreux, soit don Pablo. Il est né dans un quartier pauvre et son auteur ne craint pas de lui imposer le spires épreuves, y compris les châtiments physiques et la prison. Il s'attire les ennuis comme d'autres collectionnent les timbres, mais il est sympathique et possède un charme indéniable qui amènent beaucoup de personnages (et le lecteur) à tout lui pardonner. Je tiens à préciser ici que, s'il profite bien de son entourage et ne rate aucune occasion de tenter d'améliorer son sort (même au détriment d'autrui), il est autant victime de sa condition, de son époque et de plusieurs individus qu'il croise et qui sont aussi malins que lui, sinon plus.

Le deuxième élément, c'est les voyages. Don Pablo grandit à Ségovie mais, rapidement, il est envoyé à Alcala en tant que domestique pour le fils d'un seigneur local. Mais la vie de liberté, même quand on est pauvre, est préférable. de là, il traverse l'Espagne, jusqu'à Madrid puis Séville. Tous ces lieux et d'autres, qui coïncident avec les divisions du roman, correspondent à des étapes dans la vie du protagoniste. le troisième élément, c'est les aventures rocambolesques. Don Pablo se moque des malfrats qui tentent de le berner autant que de l'autorité, quelle qu'elle soit (civile, religieuse). Il faut dire ici qu'il a un bon sens de la répartie. Les ennuis qui en découlent sont cocasses, à l'occasion sérieux, mais on ne doute pas qu'il s'en sortira de la manière la plus spectaculaire possible. Des rebondissements sont attendus, après tout.

Dans tous les cas, à la fin, don Pablo s'embarque pour le Nouveau Monde. Qui sait quelles autres aventures il y vivra? Elles seront assurément nombreuses et mouvementées. Lire de pareilles péripéties, c'est toujours rigolo car le protagoniste (et, à travers lui, l'auteur) est très moqueur. Et tout le monde y passe, sans distinction. Bref, on passe un petit moment de détente sans complications (si on n'accroche pas trop sur des termes ou concepts de l'Espagne du XVIIe siècle). Parfois, à cause des descriptions très réalistes de la pauvreté et des conditions de vie misérables de l'époque, on peut même pousser la réflexion.
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