AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.83/5 (sur 69 notes)

Nationalité : Espagne
Né(e) à : Madrid , le 14/09/1580
Mort(e) à : Villanueva de los Infantes , le 08/09/1645
Biographie :

Francisco Gómez de Quevedo Villegas y Santibáñez Cevallos est un écrivain espagnol du XVIIe siècle, l'une des figures les plus complexes et importantes de la littérature du Siècle d'or espagnol.

En 1596, il entreprend des études artistiques à l'Université d’Alcalá de Henares et obtient trois ans plus tard son diplôme de bachelier ès-arts, puis en 1600 sa licence. La même année, il commence des études de théologie dans la même université.

L'année suivante, il part poursuivre ses études à l'université de Valladolid, ville dans laquelle s'était transférée la cour.

Homme d'action impliqué dans les intrigues les plus importantes de son temps, Quevedo était aussi docteur en théologie et connaissait les langues hébraïque, grecque, latine et modernes.

Tout au long de sa vie, il aura connu tour à tour les faveurs royales, puis la disgrâce. Ses tentatives de participer à la vie politique se soldèrent par des échecs, qui lui coûtèrent sa liberté.

Tombé deux fois en disgrâce, il est condamné deux fois aux arrêts, dans une prison d'abord, puis dans un monastère.

Pour avoir déposé un pamphlet sur la serviette du roi Philippe IV, il est enfermé de 1639 à 1643 dans un cachot du couvent San Marcos de León, prison misérable et humide, où sa santé se dégrade: il y perd la vue.

Quand il est libéré en 1643, Quevedo est un homme affaibli, qui se retire dans ses terres de Torre de Juan Abad. Il part ensuite s'installer à Villanueva de los Infantes, où il meurt le 8 septembre 1645.
+ Voir plus
Source : wikipédia
Ajouter des informations
Bibliographie de Francisco de Quevedo   (15)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Un extrait de l’émission « Poésie sur parole », par André Velter, diffusée le 5 juillet 2003 sur France Culture. Invité : Bernard Pons, traducteur des sonnets chez José Corti.


Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
"Il est probable qu'à si haute vertu parvient le pet, qu'il est preuve d'amour; car, jusqu'à ce qu'un couple n'ait pété dans son lit, je ne tiens pour consommé le mariage."
Commenter  J’apprécie          3010
"C'est par les yeux qu'il y a séductions, incestes, stupres, morts, adultères, haines et vols. Mais quand, à cause du pacifique et vertueux trou du cul, y eut-il scandale, inquiétude ou guerre de par le monde ?"
Commenter  J’apprécie          260
PERSÉVÈRE DANS L'EXALTATION DE SA PASSION AMOUREUSE ET DANS L'EXCÈS DE SA SOUFFRANCE

Dans les cloîtres de l'âme la blessure
muette gît ; mais consume, dévorante,
la vie : dans mes veines elle alimente
une flamme qui par les moelles se répand.

Boit cette ardeur, hydropique, ma vie,
qui, cendre déjà, aimante et pâle,
cadavre du bel incendie, fière se montre
d'un éclat en nuit et en fumée évanoui.

Je fuis le monde et tiens le jour en horreur ;
de ma longue plainte s'enflent les sombres pleurs,
qu'en sourde mer mon ardente peine verse,

Aux soupirs j'ai donné la voix du chant ;
de confusion mon âme est inondée ;
mon coeur est royaume de l'épouvante.
Commenter  J’apprécie          180
Francisco de Quevedo
"Qui s'embarrasse à regretter le passé perd le présent et risque l'avenir."
Commenter  J’apprécie          120
Nous ajouterons en outre que le trou du cul est plus nécessaire que les yeux ; car sans yeux on peut vivre, mais sans trou au cul, ni mourir ni vivre.
Commenter  J’apprécie          110
Fais comme tu verras, dit le proverbe, et il dit très bien. À force de réfléchir sur ce conseil, je suis parvenu à prendre la résolution d’être vaurien avec les vauriens, et de l’être même plus que tous les autres, s’il m’était possible. Je ne sais si j’ai réussi, mais je puis protester que je n’ai rien épargné pour cela de tout ce qui a dépendu de moi. J’imposai d’abord la peine de mort aux cochons qui entreraient dans la maison et aux poulets qui pourraient venir de la basse-cour dans ma chambre.

Un jour que j’étais à jouer avec les autres domestiques, il entra chez nous deux cochons, les plus beaux que j’aie vus de ma vie. Je les entendis grogner et aussitôt je dis à un de mes camarades : « Va voir qui grogne ainsi dans notre maison. » Il y alla, et rapporta que c’étaient deux gros porcs. À cette nouvelle je feignis de devenir furieux, je courus à eux sur-le-champ et, en disant qu’il fallait être bien imprudent pour venir grogner dans la maison d’autrui, je leur enfonçai à chacun, jusqu’à la garde, portes closes, une épée dans la poitrine. Après quoi nous les égorgeâmes. Pour que l’on n’entendît pas le bruit qu’ils faisaient, nous criions tous ensemble de toutes nos forces, comme si nous chantions, et ils moururent ainsi entre nos mains. Nous les vidâmes, nous en recueillîmes tout le sang, et nous les grillâmes à moitié dans la basse-cour sur de simples lits de paille. Ainsi quand les maîtres arrivèrent, tout était déjà fait, quoique mal, à l’exception du boudin qui n’était pas encore achevé ; et cela n’était pas faute de nous presser, car pour aller plus vite, nous laissâmes dans les boyaux la moitié de ce qu’il y avait. Don Diégo et le majordome surent l’aventure et se fâchèrent fort contre moi, de sorte que les hôtes, qui ne pouvaient se contenir de rire, furent obligés de s’intéresser en ma faveur. Mon maître me demanda ce que je dirais si l’on m’accusait et si j’avais été arrêté par la justice. Je lui répondis que je me nommerais La Faim, parce que ce nom convient fort aux étudiants, et j’ajoutai que si cela ne suffisait pas, je dirais qu’à l’air de familiarité avec lequel ils étaient entrés, comme dans leur maison, sans frapper à la porte, j’avais cru qu’ils étaient à nous. Tout le monde éclata de rire en entendant mes excuses, et Don Diégo me dit : « Par ma foi, Pablo, tu t’aguerris bien ! » En effet, il était étonnant de voir mon maître tranquille et pieux, tandis que moi je devenais de jour en jour plus espiègle : nous étions le parfait contraste l’un de l’autre.

La gouvernante était au comble de la satisfaction, parce que nous étions tous deux d’accord. Nous nous étions ligués contre la dépense. C’était moi qui la faisais, et j’avais hérité du dépensier Judas je ne sais quel amour pour ce qu’on appelle, en termes de l’art, faire danser l’anse du panier. La viande, dans les mains de la gouvernante, ne suivait point l’ordre de la rhétorique, elle allait toujours du plus au moins. Quand cette femme pouvait servir de la chèvre ou de la brebis, elle ne donnait pas du mouton. S’il y avait des os, elle ne mettait avec eux rien de maigre, de sorte qu’elle faisait des pot-au-feu qui étaient phtisiques à force d’être faibles, et des bouillons si blancs qu’on aurait pu en faire, quand ils étaient refroidis, des colliers de cristal pour les deux Pâques. D’autres fois, pour différencier et rendre gras le pot-au-feu, elle y mettait des bouts de chandelle. Elle disait à mon maître, quand j’étais présent : « Il n’y a certainement pas de domestique comme Pablo… S’il n’était pas espiègle !… Mais gardez-le, Monsieur, car on peut bien lui passer ses espiègleries, en considération de sa fidélité. Il apporte du marché ce qu’il y a de meilleur. » J’en disais autant d’elle, et nous en imposions ainsi à toute la maison.
Commenter  J’apprécie          61
MARIAGE RIDICULE
  
  
  
  
Les voisins ont essayé de marier
Dorothée avec Georges l'étranger,
grand fossoyeur de mouches en masse,
et celui qui entame le mieux les pâtisseries.

Il est vrai qu'elle est vieille, mais laide ;
experte en durcissement de cheveux et chapeaux ;
le trousseau manqua, et l'argent ne fut pas en trop,
mais elle lui apporta trois dents pour livrée.

Pour qu'ensuite George ne se trouble
et cloisons, fenêtres et celliers ne brise,
elle fournit la tête de cornes.

Avec un gant, deux chignons, trois proverbes
et six livres d'embrouilles, elle lui apporta pour dot
trois filles, une belle-mère et deux amants.


/ traduit de l'espagnol par Victor Martinez
Commenter  J’apprécie          60
LAMENTATION AMOUREUSE ET DERNIER REGRET D'UN AMANT

Mourir point ne m'afflige ; je n'ai pas refusé
que finisse ma vie, et je n'ai pas tenté
d'allonger cette mort qui est née
en même temps que ma vie et ma peine.

J'ai regret de devoir laisser inhabité
un corps dont un esprit aimant s'est vêtu ;
désert un coeur jamais éteint,
où l'Amour entier en roi s'est logé.

Mon ardeur feu éternel me semble,
et l'histoire d'une si longue angoisse
seuls pourront l'écrire mes tendres pleurs.

Lisi, mon esprit me dicte le conseil,
puisqu'en ton paradis j'endure l'enfer,
d'appeler l'endurance des tourments, paradis.
Commenter  J’apprécie          60
Pablo fait le portrait de sa mère
Elle était de si belle tournure et elle fut si célébrée de son vivant que tous les rimailleurs d'Espagne faisaient des choses sur elle.
Jeune mariée -et même plus tard- elle fut à rude épreuve. En effet, les mauvaises langues se plaisaient à dire que mon père jouait la dame pour lever l'as. [...] Un jour, pour m'en faire l'éloge, une vieille qui m'avait élevé disait qu'elle était d'un commerce si agréable qu'elle ensorcelait tous ceux qui la fréquentaient. On racontait -me dit-elle- je ne sais quelle histoire où il était question d'un bouc et de voler et il s'en fallut de peu qu'on l'emplumât et qu' elle put ainsi prendre son vol devant tout le monde. Le bruit courut qu'elle restaurait des virginités et ressuscitait des chevelures, faisant disparaître les cheveux blancs. Certains l'appelaient ravaudeuse d'amours brisées, d'autres rebouteuse d'affections mal en point, et maquerelle par sobriquet. Pour les uns elle était la dame de cœur, pour d'autres le valet de pique et la quinte flush pour vider toutes les bourses. A voir sa mine réjouie quand elle racontait tout cela, il y avait de quoi rendre grâces à Dieu.
(Traduction effectuée à partir du texte publié par Los Clásicos castellanos (ed; La lectura Madrid 1927) et qui reprend le texte le plus complet de Quevedo (X).
Commenter  J’apprécie          50
Je suis de Ségovie ; et mon père, appelé Clément-Pablo, en était aussi. Dieu veuille avoir son âme ! Quoique, par sa profession, il fût ce qu’on nomme communément barbier, il avait tant de grandeur d’âme qu’il ne pouvait souffrir qu’on l’appelât ainsi, disant qu’il était tondeur de joues et tailleur de barbes. On assure qu’il était de bonne souche, et la chose est croyable, à en juger par sa passion pour le vin.

Il avait épousé Aldonza Saturno de Rebollo, fille d’Octavio de Rebollo Codillo, et petite fille de Lepido Ziuraconte. On la soupçonnait dans la ville de n’être pas de race d’anciens chrétiens, quoique, en conséquence des noms de ses ancêtres, elle soutînt qu’elle descendait des triumvirs romains. Elle était jolie, et elle fut si célèbre que, pendant qu’elle vécut, tous les chansonniers d’Espagne firent sur elle quelques couplets. Au commencement de son mariage, et dans la suite, elle eut beaucoup à souffrir, parce que de mauvaises langues publiaient que son mari consentait volontiers à porter des cornes d’or.

On convainquit mon père que, dans le temps qu’il lavait le visage de ceux à qui il allait faire la barbe, et qu’il leur faisait lever la tête pour cette opération préparatoire, un petit frère que j’avais, âgé de sept ans, leur enlevait adroitement ce qu’ils avaient dans le fond de leurs poches. Aussi ce petit saint est-il mort martyr sous les coups de fouet qu’on lui donna dans la prison. Mon père le regretta fort, parce qu’il savait se faire aimer et s’approprier tout.

Il fut lui-même arrêté pour de pareils enfantillages et d’autres bagatelles, quoique, suivant ce que l’on m’a raconté depuis, il soit sorti de prison avec tant d’honneur, qu’il était accompagné de deux cents cardinaux, que l’on ne traitait cependant pas d’Éminences. Les femmes, dit-on, se mirent aux fenêtres pour le voir, parce qu’il eut toujours très bonne mine à pied et à cheval. Je ne dis pas cela par vaine gloire, on sait que je n’en ai jamais eu.

Ma mère cependant n’essuya pour lors aucun désagrément personnel. Une vieille, qui m’a élevé, me disait un jour, en faisant son éloge, qu’elle était si obligeante, que tous ceux qui la fréquentaient en étaient enchantés. Elle me raconta pourtant qu’elle avait dit au sujet d’un cocu volontaire certaine chose qui, rendue publique, l’aurait fait emplumer. Elle eut le renom de rendre aux filles, quand elles l’avaient perdu, ce qu’elles ont de plus précieux, et de rajeunir, en faisant disparaître les cheveux blancs. Les uns l’appelaient appareilleuse de goûts, bailleuse de mésintelligences, et par sobriquet, entremetteuse et flux de bourse. L’air riant avec lequel elle entendait tout cela la faisait aimer encore davantage.
Commenter  J’apprécie          42

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Francisco de Quevedo (126)Voir plus

Quiz Voir plus

Le Cid (Corneille)

Que signifie "Le Cid" en arabe ?

le seigneur
le voleur
le meurtrier

10 questions
814 lecteurs ont répondu
Thèmes : théâtreCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..