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Critique de calicles30


Dans le sexe et l'effroi, Pascal Quignard explique la nudité comme frontière, un secret connu de tous. Parce que « nous transportons avec nous le trouble de notre conception (...) Il n'est point d'image qui nous choque qu'elle ne nous rappelle les gestes qui nous firent (...) Or cette "chose regardée en même temps", nous ne pouvons en aucun cas la voir. Nous sommes venus d'une scène où nous n'étions pas. ». C'est-à-dire que le sexe de la femme représente, dans l'inconscient, le non être, la mort. L'être fasciné qui veut nous cacher sa fascination, ou se la cacher à lui-même, doit toujours feindre de vivre entre solitude et communion, ces deux pôles de la véritable liberté cachée sous les masques de l'engagement, l'abandon ou l'indifférence, toutes ces excuses qui nous aident à vivre. Il existe d'énormes différences entre l'érotisme joyeux, le culte du corps, en Grèce, et l'érotisme de plus en plus effrayé, de plus en plus fasciné, du monde romain. En reprenant les textes, le mot phallus n'est jamais employé en latin. Les Romains appelaient fascinus ce que les Grecs nommaient phallos. du sexe masculin dressé, c'est-à-dire du fascinus, dérive le mot de fascination, c'est-à-dire la pétrification qui s'empare des animaux et des hommes devant une angoisse insoutenable. Les fascia désignent le bandeau qui entourait les seins des femmes. Les fascies sont les faisceaux de soldats qui précédaient les Triomphes des imperators. de là déroule également le mot fascisme, qui traduit cette esthétique de l'effroi et de la fascination.
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