Tous les matins du monde

Ce petit livre, basé sur des personnes réelles du XVIIe siècle, m'a cependant donné l'impression d'être transportée dans le domaine du conte plus que dans celui du roman historique. Un homme, Sainte-Colombe, veuf et père de deux filles, ne vit que pour la musique et la pratique de la viole. Il traîne avec lui une tristesse et une aigreur qu'il oppose à toute personne s'intéressant à son art et ses créations musicales. Un jeune homme, Marin Marais, qui veut devenir son élève, tentera de se rapprocher de lui et de le comprendre. A côté de la relation entre le maitre et l'élève s'esquissera une relation intime entre le jeune homme et les deux jeunes filles.

Les personnages semblent esquissés, tout comme les lieux et les mots. C'est un livre hors du temps, assez aérien et flottant, qui ne fait pas le choix du développement, mais celui de la concision et de la sensibilité, voire d'une certaine poésie sans le dire, d'une certaine harmonie dont on ne sait exactement pourquoi elle fonctionne. Peut-être simplement grâce à l'art et la manière d'agencer les phrases et les mots pour nous donner à lire un joli morceau de texte.