AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de tynn


tynn
02 février 2019
Je tourne la dernière page avec beaucoup d'admiration pour Elisabeth Quin, journaliste d'Arte, au ton incisif et percutant, et qui mène son équipe de chroniqueurs avec intelligence et à-propos.

Atteinte de glaucome, le titre de son livre parle de lui-même.
L'auteur se bat pour repousser l'échéance d'une perte inéluctable de la vision. Elle évoque son parcours personnel avec la pétillance qui la caractérise, ce sens de la formule souvent gaie et humoristique, brocardant certains médecins, certains traitements. Elle se projette dans l'inconnu, pour réfléchir et comprendre l'identité des non-voyants, leur quotidien, le décalage des codes de l'image, invisible dans le miroir, la réaction de l'entourage personnel et professionnel et son inévitable implication.

Des petits chapitres courts, comme des brèves de vie, racontent un événement, analysent une situation, évoquent d'autres parcours littéraires sur la notion de maladie.
L'obsession de « l'oeil » l'entraîne sur des chemins de traverse, évitant de parler d'elle pour évoquer ce qui s'apparente à un petit traité de cécité.

Le récit repousse le pathos avec énergie et auto dérision, et pourtant le propos en filigrane est dramatique et la souffrance tout en pudeur. Elisabeth Quin parle de combat, d'amour de soi et de la vie avec une extrême élégance de partage et de mots.

Et cette question vers la fin, tournée vers son lecteur : « Assumes tu d'être un peu voyeur? » Question à double sens sur la maladie et l'intimité dévoilée.

Pour une fois, j'adhère totalement.
Commenter  J’apprécie          391



Ont apprécié cette critique (37)voir plus




{* *}