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Critique de angelita.manchado


Résumé Brille tant que tu vis ! d'Alice Quinn
Anita vit dans un deux pièces à Jersey. C'est sa dernière soirée. Elle a pris une grande décision après avoir mis tout en ordre chez elle, dans ses papiers, se débarrasser de tout ce qui ne sera pas utile après elle.

Anita, en quelques mois, s'est coupée du monde. Seule, elle est encore plus seule. Mais deux éléments vont mettre à mal son projet de fin de vie.

Avis Brille tant que tu vis ! d'Alice Quinn
Comment aborder deux sujets difficiles, la maladie et la mort d'un être proche, la prise de décision, la vie après, sans verser dans le pathos, mais en permettant au lecteur de s'interroger. Il est possible de faire confiance à Alice Quinn pour ça. L'auteur garde sa plume, soit ne pas s'embarrasser de fioritures dans les relations humaines, sur des tranches de vie que tout le monde peut connaître. Mais, Alice Quinn a passé un cap avec ce roman. Il y a toujours de la sensibilité dans l'air, dans les écrits. Ce qui pourrait faire sourire au vu des situations évoquées entre ces deux héros est contrebalancé par leurs réflexions sur ce qu'ils ont vécu et ce qu'elle s'apprête à faire.

Tout commence avec Anita qui vit à Jersey et qui prépare son suicide. Une belle robe, du maquillage, une bouteille de champagne, des cachets. Elle s'est débarrassée de ce dont elle n'a plus besoin, a tout mis en ordre. Pourquoi un suicide ? Elle est atteinte d'un cancer et elle a décidé que la maladie ne la ferait pas mourir mais que c'est elle qui déciderait de sa propre mort. Mais entre un chat qui n'arrête pas de venir la voir et un fils, de plus en plus lointain, qui l'appelle pour venir superviser des travaux, le projet est remis à plus tard.

Sur cette route qui l'emmène chez son fils, qu'elle voit très peu, elle rencontre un homme, un goujat, entouré de jumelles. Et Anita réagit à cet homme, elle éprouve de l'attirance. Elle retrouvera cet homme chez son fils car c'est lui qui doit faire les travaux dans la chambre de son fils.

Quand deux personnes sont malmenées par la vie, quand deux personnes ont souffert mais qui ne se plaignent pas quant à leurs souffrances. Elles sont entourées, certes, mais seules, profondément seules avec leur douleur, surtout Anita. Cette dernière est en colère, profondément en colère et ces quelques jours de répit vont lui permettre de plonger au plus profond d'elle pour savoir d'où vient réellement cette colère. Il n'y a pas que la maladie, que la fin de son mariage, son fils qui s'est éloigné. Cela remonte à bien plus loin. Ces quelques jours vont lui permettre de réaliser des choses qu'elle n'a pas fait auparavant et ce malgré la fatigue, le manque d'appétit.

Cette rencontre avec René, cet homme, qui semble vraiment ne pas tenir compte des autres, va lui permettre de changer. Car René n'est pas un homme heureux, même s'il en donne l'air. Il a vécu un véritable drame. Mais ce n'est pas le sujet entre eux. Alice Quinn nous raconte leur histoire à tous les deux, deux histoires et des comportements qui les mettent en présence, sans qu'ils ne sachent quoi que ce soit de leur passé. Mais le problème est que René est plus jeune qu'elle, qu'il semble marié et père de jumelles. Les apparences sont souvent trompeuses. Mais comme tout est une dernière expérience, Anita va sauter le pas pour un merveilleux souvenir avant de partir, vivre une dernière fois selon ses envies.

J'ai ressenti une véritable tendresse pour ces deux personnages. Les mots sont justes, pourraient prêter à sourire – le don d'Alice Quinn avec ses femmes fortes au phrasé bien senti – mais ce n'est pas le cas ici. Ce roman permet de s'interroger sur ce que peut être la vie avec ses nombreux coups durs que tout le monde peut expérimenter. La morale est qu'il faut la vivre sa vie, prendre ce qu'elle nous apporte de bon et surtout le trouver ce bon quand tout va mal et que la lumière au bout du tunnel est bien loin. Chaque jour peut nous apporter son lot de douleurs, mais aussi de petits bonheurs, à chérir pour se rappeler que même si c'est difficile de vivre, des rencontres, des situations peuvent nous permettre de passer un cap.

Un livre où se mêlent la musique et le cinéma, avec de nombreuses références comme dans de nombreux romans d'Alice Quinn. Outre ces deux arts, la poésie est bien présente, poésie japonaise avec les haïkus qui permettent à Anita et René de partager une passion. Haïkus de leurs crus mais aussi de personnalités célèbres.

Je remercie Netgalley et Alliage Editions pour cette lecture.
Lien : https://livresaprofusion.wor..
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