AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de bdelhausse


Un peu de tout, dans ce recueil de 14 nouvelles. du très très très bon... et du à peine passable, en ce qui me concerne. J'ai eu l'impression à plusieurs reprises que Bernard Quiriny rendait hommage à ses prédécesseurs plutôt qu'il n'écrivait des nouvelles, tant les références sont nombreuses, les emprunts ou les clins d'oeil fréquents. Si on est parfois tenté de penser à Thomas Owen, ou à Sheridan le Fanu, c'est en fin de compte vers les surréalistes et Borges que l'on doit regarder.

Le recours à des mécanismes "l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'ours" est fréquent dans les romans gothiques aussi, c'est pour cela que j'ai parfois pensé à Henri James, Le Fanu, Ray... mais Quiriny prend tout de suite la tangente vers le non-sense et l'abscons. Parfois, mal maîtrisé car trop proche de ses références, de ses sources.

Commençons par la préface, lue voici longtemps et qui m'a longtemps fait penser à un pastiche de Vila-Matas par Quiriny... c'est dire.
- Sanguine lorgne vers la nouvelle gothique, très bel hommage, plein de spleen.
- L'épiscopat d'Argentine, où l'évêque possède deux corps, est plein de mystère et de fantômes, d'ombres et de doux frissons, j'ai adoré (mais moins que Sanguine).
- Qui habet aures, où le personnage central entend ce que l'on dit de lui à de grandes distances, est amusante, pose la question du rapport à autrui et de son propre comportement... et conclut en un pied-de-nez assez attendu.
- Quelques écrivains, tous morts, m'a ennuyé... (désolé)
- Quiproquopolis, sur une tribu amazonienne dont le langage est incompréhensible, m'a très vite gêné pour ses invraisemblances mal couvertes par un vernis scientifique.
- Marées noires où des tordus aiment les épanchements pétroliers qui suivent les naufrages, aurait pu être très forte, mais la langue trop travaillée manque de la spontanéité requise (même si le thème est intéressant).
- Mélanges amoureux est un délicieux moment de surréalisme adultérin... je n'en dis pas davantage.
- Chroniques musicales est un compendium de textes courts dont certains sont plutôt bons, mais c'est très inégal.
- Souvenirs d'un tueur à gages aussi, et également peu original.
- le carnet, où un écrivain en herbe vole le carnet de notes d'un auteur aguerri, est magnifique de cynisme et de second degré, belle refléxion sur la création.
- Extraordinaire Pierre Gould comme les Chroniques et les Souvenirs...
- L'oiseau rare est inquiétant, de nouveau lorgnant entre gothique et surréalisme, à la Cronenberg... un très bon texte.
- Une beuverie pour toujours présente les caractéristique que je n'aime pas de "récit dans le récit", où quelqu'un raconte ce qui lui a été raconté, façon "récit dans le récit"... cela alourdit le récit et n'ajoute rien à l'histoire, qui est -par ailleurs- originale.
- Contes carnivores, idem... sur une bonne histoire (pas spécialement originale, mais qui tient la route), Quiriny alourdit le récit en travaillant inutilement la forme...

C'est mon commentaire principale, au-delà d'idées à l'originalité parfois douteuse, mais ce n'est pas spécialement grave, il y a un travail sur la forme qui alourdit inutilement le récit, au lieu de le dynamiser. Cela manque de dynamique, et souvent d'atmosphère. A trop vouloir montrer ses sources et références, on en perd le lien avec le récit, qui est quand même la chose principale... dirais-je en guise de conclusion.
Commenter  J’apprécie          50



Ont apprécié cette critique (5)voir plus




{* *}