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Critique de Nastasia-B


Que ça fait du bien, croyez-moi. Que ça fait du bien au corps, à l'âme, à l'air ambiant de lire quelque chose comme cela. On nous abreuve d'attentats, de guerres, de misères, de perspectives économiques et sociales moroses et… pan ! Horacio Quiroga vous touche en plein coeur avec une sublime histoire d'amour.

J'ai retrouvé dans cette nouvelle quelque chose du passage somptueux d'Anna Karénine, lorsque Levine et Kitty se confessent leur amour, ce qui n'est pas peu dire. Oui, il y avait quelque chose de ça, une délicatesse, une pudeur, une timidité à s'avouer ce que nos coeurs savent déjà mais ce que nos bouches rechignent à dire en premier, ligotées par la peur du refus de l'autre.

J'ai déjà dit ailleurs que selon moi, Horacio Quiroga est un grand esthète, un brillant styliste. Il montre aussi ici qu'il sait admirablement titiller nos nerfs, nous faire trembler d'impatience face à un amour improbable et artificiel.

Maria Elvira Funès est une charmante jeune femme de dix-neuf ans, fille d'une des familles les plus en vue de la ville, l'aristocratie locale. Carlos Duran, lui, est un ingénieur appartenant à la frange supérieure de la classe moyenne mais pas au gratin.

Aussi, quelle ne fut pas sa stupeur lorsqu'il reçut une lettre émanant de la famille Funès l'invitant d'urgence pour le soir même. Intrigué et surpris, il est, de plus, fortement convié par un médecin important, ami de la famille Funès à s'y rendre sans faute. On lui apprend que la belle Maria Elvira souffre depuis une semaine d'une forme étrange de méningite et que, chaque soir, elle entre dans un délire total.

Durant ses délires, elle appelle chaque fois l'ingénieur, alors qu'ils ne se sont pas croisés en tout et pour tout plus de deux ou trois fois dans leur vie, et pendant une minute au plus. Sans compter qu'un ingénieur peu argenté comme Duran serait un parti peu recommandable voire quelque peu honteux pour Maria Elvira Funès. C'est d'ailleurs ce que le jeune ingénieur comprend dès lors qu'il pénètre chez les Funès.

Cependant, dès qu'il est en contact de la jeune femme en plein délire, celle-ci s'apaise et le regarde avec des yeux débordants d'amour. Bien évidemment, lorsqu'elle recouvre son état " normal ", Maria Elvira ne reconnaît pas Carlos Duran. D'ailleurs, lui n'éprouve rien de particulier pour elle et commence à se sentir agacé de servir de garde malade et de remède pour une famille qui le méprise absolument, n'eût été le délire.

Les jours passent et… peut-être n'est-il plus aussi insensible aux charmes de la belle Maria Elvira… mais à quoi bon rêver puisqu'il n'existe à ses yeux que lorsqu'elle délire…

Je vous laisse le soin de découvrir la suite de cette nouvelle un peu plus longue que la taille moyenne des autres productions de son auteur. En tout cas, une lecture très agréable pour moi et que je recommande bien volontiers, mais ce n'est que mon avis, ou même son ombre, en tout cas, pas grand-chose.
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