AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9791022600262
31 pages
Editions Métailié (17/10/2013)
4/5   2 notes
Résumé :
Dans ces récits solidement construits, l'inquiétante étrangeté de chaque détail, l'horreur toute simple ? donc absolue ? et le réalisme alimentent un fantastique aussi spectaculaire qu'ambigu ; fantastique parfois drôle, plausible et cependant opaque comme peuvent l'être la monstruosité de l'enfance, la force tonnante d'un fleuve en crue, l'inclémence de la forêt vierge et des midis tropicaux ou le délire de l'homme, délire de l'amour ou folie de mort.
Que lire après La Méningite et son OmbreVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Que ça fait du bien, croyez-moi. Que ça fait du bien au corps, à l'âme, à l'air ambiant de lire quelque chose comme cela. On nous abreuve d'attentats, de guerres, de misères, de perspectives économiques et sociales moroses et… pan ! Horacio Quiroga vous touche en plein coeur avec une sublime histoire d'amour.

J'ai retrouvé dans cette nouvelle quelque chose du passage somptueux d'Anna Karénine, lorsque Levine et Kitty se confessent leur amour, ce qui n'est pas peu dire. Oui, il y avait quelque chose de ça, une délicatesse, une pudeur, une timidité à s'avouer ce que nos coeurs savent déjà mais ce que nos bouches rechignent à dire en premier, ligotées par la peur du refus de l'autre.

J'ai déjà dit ailleurs que selon moi, Horacio Quiroga est un grand esthète, un brillant styliste. Il montre aussi ici qu'il sait admirablement titiller nos nerfs, nous faire trembler d'impatience face à un amour improbable et artificiel.

Maria Elvira Funès est une charmante jeune femme de dix-neuf ans, fille d'une des familles les plus en vue de la ville, l'aristocratie locale. Carlos Duran, lui, est un ingénieur appartenant à la frange supérieure de la classe moyenne mais pas au gratin.

Aussi, quelle ne fut pas sa stupeur lorsqu'il reçut une lettre émanant de la famille Funès l'invitant d'urgence pour le soir même. Intrigué et surpris, il est, de plus, fortement convié par un médecin important, ami de la famille Funès à s'y rendre sans faute. On lui apprend que la belle Maria Elvira souffre depuis une semaine d'une forme étrange de méningite et que, chaque soir, elle entre dans un délire total.

Durant ses délires, elle appelle chaque fois l'ingénieur, alors qu'ils ne se sont pas croisés en tout et pour tout plus de deux ou trois fois dans leur vie, et pendant une minute au plus. Sans compter qu'un ingénieur peu argenté comme Duran serait un parti peu recommandable voire quelque peu honteux pour Maria Elvira Funès. C'est d'ailleurs ce que le jeune ingénieur comprend dès lors qu'il pénètre chez les Funès.

Cependant, dès qu'il est en contact de la jeune femme en plein délire, celle-ci s'apaise et le regarde avec des yeux débordants d'amour. Bien évidemment, lorsqu'elle recouvre son état " normal ", Maria Elvira ne reconnaît pas Carlos Duran. D'ailleurs, lui n'éprouve rien de particulier pour elle et commence à se sentir agacé de servir de garde malade et de remède pour une famille qui le méprise absolument, n'eût été le délire.

Les jours passent et… peut-être n'est-il plus aussi insensible aux charmes de la belle Maria Elvira… mais à quoi bon rêver puisqu'il n'existe à ses yeux que lorsqu'elle délire…

Je vous laisse le soin de découvrir la suite de cette nouvelle un peu plus longue que la taille moyenne des autres productions de son auteur. En tout cas, une lecture très agréable pour moi et que je recommande bien volontiers, mais ce n'est que mon avis, ou même son ombre, en tout cas, pas grand-chose.
Commenter  J’apprécie          921

Nouvelle extraite du recueil Contes d'amour, de folie et de mort.
Le narrateur est convoqué dans l'une des plus grandes familles de la région. L'une des jeunes filles a une forte fièvre et l'appelle à son chevet car dans son délire elle éprouve pour lui une folle passion amoureuse.
Le narrateur n'est pas à son aise mais se soumet à la requête et à plusieurs reprises.
La malade est guérie et ne lui accord alors plus d'attention. Mais le malheureux homme est tombé éperdument amoureux.
Nouvelle rigolote, au style désuet mais charmant. Il est fort probable que je lise les autres nouvelles du recueil.
Commenter  J’apprécie          90

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Maria Elvira peut ne pas se souvenir de ce qu'elle a éprouvé pendant ses jours de fièvre, je l'admets. Elle n'en est pas moins parfaitement au courant de ce qui s'est passé, car on le lui a rapporté.
Il est dès lors impossible que je sois pour elle dépourvu de tout intérêt. De charme — Dieu me pardonne — qu'elle pense ce qu'elle veut. Mais d'intérêt, l'homme dont on a rêvé vingt nuits de suite, ça non ! C'est pourquoi son indifférence parfaite à mon égard n'est pas rationnelle. Quels avantages quelle vague chance de bonheur gagnerais-je en vérifiant cela ? Rien, que je sache. Maria Elvira se prémunit de la sorte contre mes éventuelles aspirations ; et rien de plus.
Ce en quoi elle a tort. Qu'elle me plaise désespérément, c'est entendu. Mais de là à ce que j'exige, moi, qu'elle honore une créance signée sur le bordereau d'une méningite, que diable ! ça non.
Commenter  J’apprécie          340
C'est une obsession, continua Ayestarain, une simple obsession à 41°. La malade a le regard constamment rivé sur la porte. […] Comme tout homme, j'ai bien une vague idée de ce que sont deux yeux qui aiment quand on s'approche doucement d'eux. Mais la lumière de ces yeux, la félicité dans laquelle ils sombraient à mon approche, cet éclair de bonheur éperdu — jusqu'au strabisme — quand je m'inclinai sur eux, jamais aucun amour normal à 37° ne me les donnera plus à voir.
Commenter  J’apprécie          420

Lire un extrait
Video de Horacio Quiroga (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Horacio Quiroga
« […] « La poésie est parole dans le temps », Machado (1875-1939) n'a pas cessé de l'affirmer. Encore fallait-il que le temps ne se résumât pas à la pression immobile du passé sur la circonstance, ni la parole au simple ressassement de l'irrémédiable. Certes Machado […] a éprouvé une manière d'attirance étrange devant la négativité et la noirceur du destin de l'Espagne. Il ne s'y est point abandonné. Ou plutôt, avec une véhémence souvent proche du désespoir, une tendresse mêlée de répulsion et de haine, il a tenté, longuement, d'en sonder les abîmes. […] La poésie - Machado, seul de sa génération, s'en persuade - n'a plus pour tâche de répertorier pieusement les ruines ; elle se doit d'inventer le futur, cette dimension héroïque de la durée que les Espagnols ont désappris dans leur coeur, dans leur chair, dans leur langue depuis les siècles révolus de la Reconquête. […] […] Nostalgique de l'Inaltérable, à la poursuite du mouvant… Par son inachèvement même, dans son échec à s'identifier à l'Autre, la poésie d'Antonio Machado atteste, et plus fortement que certaines oeuvres mieux accomplies, la permanence et la précarité d'un chemin. Hantée par le néant, elle se refuse au constat de l'accord impossible. Prisonnière du doute et de la dispersion, elle prononce les mots d'une reconnaissance. Elle déclare la tâche indéfinie de l'homme, la même soif à partager. » (Claude Esteban.)
« […] “À combien estimez-vous ce que vous offrez en échange de notre sympathie et de nos éloges ? » Je répondrai brièvement. En valeur absolue, mon oeuvre doit en avoir bien peu, en admettant qu'elle en ait ; mais je crois - et c'est en cela que consiste sa valeur relative - avoir contribué avec elle, et en même temps que d'autres poètes de ma génération, à l'émondage de branches superflues dans l'arbre de la lyrique espagnole, et avoir travaillé avec un amour sincère pour de futurs et plus robustes printemps. » (Antonio Machado, Pour « Pages choisies », Baeza, 20 avril 1917.)
« Mystérieux, silencieux, sans cesse il allait et venait. Son regard était si profond qu'on le pouvait à peine voir. Quand il parlait, il avait un accent timide et hautain. Et l'on voyait presque toujours brûler le feu de ses pensées. Il était lumineux, profond, car il était de bonne foi. Il aurait pu être berger de mille lions et d'agneaux à la fois. Il eût gouverné les tempêtes ou porté un rayon de miel. Il chantait en des vers profonds, dont il possédait le secret, les merveilles de la vie ou de l'amour ou du plaisir. Monté sur un Pégase étrange il partit un jour en quête d'impossible. Je prie mes dieux pour Antonio, qu'ils le gardent toujours. Amen. » (Rubén Darío, Oraison pour Antonio Machado)
0:00 - Titre 0:06 - Solitudes, VI 3:52 - du chemin, XXII 4:38 - Chanson, XLI 5:39 - Humour, fantaisies, notes, LIX 7:06 - Galeries, LXXVIII 7:54 - Varia, XCV, Couplets mondains 9:38 - Champs de Castille, CXXXVI, Proverbes et chansons, XXIX 10:14 - Champs de Castille, idem, XLIII 10:29 - Prologues. Art poétique. Pour « Champs de Castille » 12:17 - Générique
Contenu suggéré : Nicolas Gomez Davila : https://youtu.be/a¤££¤97Maarten Schellekens64¤££¤ Alejandra Pizarnik : https://youtu.be/Ykb0a1yV_-8 Horacio Quiroga : https://youtu.be/s__rzxA5SPo Julio Ramón Ribeyro : https://youtu.be/P3jpWcuJnlE Antonio Ramos Rosa : https://youtu.be/iM8Op_jfEkI Cecilia Meireles : https://youtu.be/a5ksKGgHJXQ Baldomero Fernandez Moreno : https://youtu.be/kq6UlpNtLjQ Pablo Neruda : https://youtu.be/gRbnWKjTEGA Juan Carlos Onetti : https://youtu.be/ICAIr620NRE INTRODUCTION À LA POÉSIE : https://www.youtube.com/playlist?list=PLQQhGn9_3w8rtiqkMjM0D1L-33¤££¤91Julio Ramón Ribeyro94¤££¤ AUTEURS DU MONDE (K-O) : https://www.youtube.com/playlist?list=PLQQhGn9_3w8rlQry823Dg4KwOTjaFeZ3e LA TERRE-VEINE : https://youtu.be/2¤££¤102
+ Lire la suite
autres livres classés : littérature uruguayenneVoir plus


Lecteurs (14) Voir plus



Quiz Voir plus

Les classiques de la littérature sud-américaine

Quel est l'écrivain colombien associé au "réalisme magique"

Gabriel Garcia Marquez
Luis Sepulveda
Alvaro Mutis
Santiago Gamboa

10 questions
371 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature sud-américaine , latino-américain , amérique du sudCréer un quiz sur ce livre

{* *}