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Critique de Tom_Otium


J'ai bien aimé le début de ce livre, j'y ai trouvé bcp de réflexions pleines de bon sens et d'humanité, voire d'humour, concernant cette vie de dingue que nous menons. Mais c'est justement parce que nous sommes totalement névrosés que nous avons besoin de nous activer (même si c'est en polluant), chercher le plaisir (parfois jusqu'à l'excès), le sentiment de liberté (quitte à nuire à celle des autres), celui d'être vivant (jusqu'aux sensations fortes et aux prises de risque). Il y a aussi des réflexions intéressantes sur les enfants, les femmes et les retraités, leur place et leur importance dans la société, actuelle et future.

Alors on peut se dire que c'est bcp d'arbres coupés pour pas grand chose, mais faite le vous prêter ou offrez le après l'avoir lu et vous verrez que c'est un livre qui fait quand même du bien, plein de bons sentiments et de bonnes intentions, voire de bonne idées. Mais hélas pas assez développées. Et c'est donc un petit texte qui j'en ai peur ne marquera pas beaucoup les esprits. Il permettra simplement de prendre un peu de recul par rapport au monde hyperactif dans lequel on se débat. Tel une simple respiration, une pause avant de repartir dans l'heure de pointe, l'agenda surchargé... On peut même aller plus loin en pensant que Pierre Rabhi est devenu ce qu'il dénonce : un produit de consommation, à l'image de ce livre, petit, pas cher, vite acheté, vite lu, vite consommé, avant de passer à autre chose (la fin du livre ressemble à une compilation de tracts...) ; facilement glissé dans le caddie de la ménagère afin d'y mettre un peu de vert, un peu d'évasion et de poésie aussi, c'est toujours ça de pris...

Ce qui m'a le plus plu c'est que Pierre Rabhi n'idéalise pas des être humains soit-disant purs qui seraient pervertis par un système venu d'en haut. le système est fait par les gens et il faut donc changer les esprits pour changer le système. Si ce court essai peut changer les mentalités, alors Pierre Rabhi, tel le colibri aura « fait sa part ».
S'il n'idéalise pas les hommes, il idéalise déjà beaucoup plus la nature, l'autre pilier que Pierre Rabhi appelle à remettre au centre de nos préoccupations. Il a beau s'en défendre, il y a chez cet auteur un air d'authenticité rurale, un esprit passéiste et quelque peu rétrograde. Il est même dangereux à mon sens de vouloir faire « revenir à la Terre » des milliards d'être humains... La Terre ne s'en remettrait pas. Cela peut paraître paradoxal mais des villes peuvent être plus écolo que la campagne.

Pierre Rabhi insiste donc beaucoup sur la nécessité d'avoir des racines. Malheureusement il semble oublier que nous avons tout autant et peut-être même plus besoin d'ailes. Quand il dit que « La planète Terre est à ce jour la seule oasis de vie que nous connaissons au sein d'un immense désert sidéral » et qu'il reprend l'idée selon laquelle une croissance infinie dans un monde fini (La Terre donc) est une folie il semble oublier la conquête et bientôt la colonisation spatiale, toutes ces aventures qui font rêver les hommes depuis toujours. Et surtout depuis que la religion et autres croyances ont grandement perdu de leur influence. C'est la science qui dorénavant fait avancer le monde et il faut que ça continue. Car malgré tous les risques et excès c'est de là que viendra notre salut et pas d'un hypothétique retour en arrière. La modération est une belle idée, une sorte d'éco-philosophie que l'on peut essayer d'appliquer au quotidien. Mais je pense qu'elle n'est pas généralisable à l'humanité toute entière. Les hommes sont beaucoup trop excessifs pour cela. Et je ne crois pas qu'on pourra changer cela, je ne suis même pas sûr que cela soit souhaitable.
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