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Critique de Hulot


Hulot
04 décembre 2020
HONTE

Honte, c'est le mot et le sentiment qui prédominent à la lecture de cet ouvrage.

Honte pour les différents gouvernements qui se sont succédés et leur traitement apporté à la question des réfugiés espagnols.

Honte pour le peuple français qui, au mieux, fut indifférent, au pire, cria sa haine face à cette " racaille fainéante et rouge " qui venait "voler le pain des français".

Honte, pour la presse et pas seulement celle d'extrême droite, qui hurla au renvoi de ces " sauvages arriérés " dans leur pays, "la France n'étant pas le dépotoir du Monde".

Honte d'avoir parqué ces gens dans des champs parfois encore enneigés ou sur des plages à tous les vents sans le moindre abri. Bientôt, ils inaugureront les premiers camps de concentrations français.

Honte de les avoir laissés sans soin. Les blessés mourraient les premiers suivis de très près par les nourrissons dont les mères n'avaient plus de lait faute d'une alimentation suffisante, les vieillards et les plus faibles ne tardant pas à les rejoindre dans la mort.

Honte de les avoir poussés par tous les moyens y compris les menaces, à retourner en Espagne alors que l'on savait très bien le sort qui les y attendait.

Honte d'avoir séparé les familles, de les avoir exploitées en les obligeant à travailler avec souvent comme seul salaire le gite et couvert et donc d'empêcher le regroupement qu'elles espéraient faute de moyens financiers pour y parvenir.

Honte, lorsque la guerre arriva, d'avoir obligé les hommes à s'engager ( soudainement il n'étaient plus des barbares ) dans l'armée française ou dans la légion.

Honte encore, qu'après que ces hommes se soient révélés de formidables combattants dont beaucoup périrent au nom de la France, on leur ait laisser croire qu'après la victoire, tous ensemble, on les aiderait à chasser Franco.

Honte encore et ensuite... La liste ne sera jamais close !

Depuis la Rétirada jusque bien après la guerre, l'auteure nous raconte l'histoire de ces réfugiés qui croyaient trouver en France, une terre d'asile.
Marie-Claude Rafaneau-Boj donne une grande place à la description des conditions d'accueil effroyables qui furent données à ces victimes du fascisme.

Plutôt qu'un livre, c'est surtout un véritable document pour L Histoire avec de multiples références aux archives ( nationales, départementales ou militaires ), aux rapports officiels étrangers, aux articles de presse mais aussi aux témoignages oraux et écrits des acteurs de cette époque.

C'est un travail très fourni, très détaillé que l'on peut difficilement prétendre résumer en une critique et qui donne à voir tous les aspects de cette triste période dont la France ne peut s'enorgueillir.


HONTE enfin à la France soit disant pays des Droits de l'Homme et terre d'immigration qui a oublié beaucoup des idées des Lumières de la Révolution Française pendant ces tristes années.

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