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Critique de amartia


Au moment de commettre le meurtre d'une usurière, maquerelle à ses heures, Rassoul se souvient du héros de "Crime et Châtiment", mais il ne peut poursuivre son forfait en volant les bijoux de la vieille, dérangé qu'il est par la venue d'une femme en tchador bleu.

Son crime a-t-il encore un sens ? Quel sera son châtiment ? Comment expier dans un environnement où la vie n'a plus beaucoup de valeur, où les roquettes tombent de-ci, de-là, où la guerre entre tribus fait rage, où Allah lui-même, s'il existe, ne l'est plus que pour justifier les péchés.

Rassoul tombe d'abord dans le gouffre de sa faute, en perd la voix, ne sait comment avouer, essaie de s'enivrer de hashish, rien n'y fait ! Son crime a de moins en moins l'allure de l'expression du libre-arbitre, il n'est un héros aux yeux de personnes, encore moins de lui-même, lui qui refuse d'être un shahid (martyr) encore moins un ghazi (guerrier).

Tout comme Raskolnikov il se livre à la justice, mais quelle justice ? Celle de l'ancien régime ? Celle des talibans ? Kafka n'est pas loin !

Atiq Rahimi réussit à merveille son défi de transposer l'oeuvre de Dostoïevski dans la Kaboul d'aujourd'hui. Son roman a du souffle, de la subtilité et même des clins d'oeil (comment savoir si cette femme en tchador bleu est ou non sa fiancée ?).

J'aime la liberté de pensée de cet auteur qui m'avait déjà ravie avec "Syngué Sabour". Un livre que je recommande à tous les amateurs de bons romans.

Lien : http://meslecturesintantanee..
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