Toutes les femmes n'interviennent pas seulement sur les sujets jugés par l'assemblée masculine comme personnels. Beaucoup ont une expertise politique ou technique sur l'environnement, les transports, les services. Mais elles ont parfois du mal à s'exprimer en raison d'un certain nombre de filtres : doigts levés parles hommes avant même la fin de la prise de parole d'un expert, invisibilité des femmes aux yeux de certains présidents de séance, et encore une fois, priorité donnée aux notables, experts et élus. Lorsque leurs interventions portent sur des sujets techniques, elles sont souvent contredites par "plus experts qu'elles", à moins que les informations qu'elles donnent ne soient tout aussi systématiquement complétées par des hommes se présentant comme "compétents sur ce sujet".
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Les compétences généralement attribuées aux femmes rendent difficiles leur participation active à un débat portant sur "l'intérêt général" : soit on doute de leur capacité à maîtriser les outils et le langage techniques, soit on considère que leurs "compétences naturelles" en matière de soins, d'éducation, de souci des autres n'ont pas leur place dans un débat censé s'élever au-dessus des intérêts particuliers.
98% des noms de rues, places ou avenues sont attribuée à des hommes.
Si on analyse la place des femmes dans la vie politique et sociale de la cité, leur absence des noms de rues tend à perpétuer l'idée que seuls les hommes ont une capacité créatrice "d'intérêt général" [...].
Prendre au sérieux le harcèlement de rue, c'est considérer qu'il ne peut pas être réduit à une activité d'hommes vulgaires, frustrés, obsédés sexuels ou malades mentaux, mais qu'il est relayé de façon puissante par une culture masculine de la ville.
[...] si les filles sont parfois encouragées à affirmer des choix musicaux ou sportifs "masculins", les garçons attirés par les activités des filles rasent les murs ou disparaissent complètement des lieux de pratiques non-mixtes masculines, devenus quasi mécaniquement des "lieux de l'homophobie ordinaire".
16% des maires de France élues en 2014 et 8% des présidentes de Conseil Départemental élus en 2015 sont des femmes.
Selon le Haut Conseil à l’égalité femmes/hommes, 100% des femmes ont connu au moins une fois une situation de harcèlement sexuel dans les transports en commun.
Les équipements sportifs d’accès libre mis en place dans la ville sont occupés à 95% par les garçons.
75% des budgets publics destinés aux loisirs des jeunes sont consommés par les garçons.
Les femmes réalisent 75% des accompagnements des enfants et des personnes âgées.