La scène sur laquelle s'ouvre
le fils de Zahwa est d'une rare intensité émotionnelle. Amazon propose de la lire à l'écran : si vous êtes curieux, lisez-la. Je ne vois pas comment on peut ne pas avoir envie de se jeter sur la suite quand on a lu ce premier chapitre... et je pourrais fort bien arrêter là ma petite chronique.
J'ajouterai quand même qu'on peut lire
le fils de Zahwa de deux manières. La première, c'est celle à laquelle incite la quatrième de couverture du roman : la découverte d'une page d'histoire, de notre histoire, que nous connaissons mal, et qui est relatée au travers de l'histoire d'un personnage, Amine,
le fils de Zahwa. C'est d'abord l'histoire de ses parents qui est racontée, histoire qui commence au Maroc et raconte les blessures et les rêves d'une génération. Ce livre est très bien écrit, il se lit facilement, il est instructif quand on connaît mal cette population, et il est certainement émouvant quand on la connaît et qu'on y reconnaît des éléments de sa propre histoire.
Mais on peut également lire ce livre comme une oeuvre d'imagination, dressant notamment un très beau portrait de femme, Zahwa, femme excessive, aux frontières de la folie parfois, et de son mari,
Madani, inguérissable des blessures psychiques infligées par la seconde guerre mondiale. Je dirais même que c'est quand le livre fait des incursions aux frontières de la folie et des contradictions humaines qu'il devient réellement captivant et oblige à le lire d'une traite pour connaître la destinée des personnages.
Une très belle découverte.