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Critique de Ahoi242


Discutant récemment avec mes enfants d'art gothique - initialement appelé « art français » et né en France au XIIème siècle, les Italiens le qualifieront plus tard péjorativement d' « art gothique » pour signifier qu'il s'agit d'un art de barbares par opposition à l'art roman -, nous avons dérivés en jouant sur les différents sens du mot « gothique » vers le Sturm und Drang, Les souffrances du jeune Werther, l'ornithologie,... pour déboucher finalement sur l'écoute de quelques chansons de The Sisters of Mercy.

Notamment « Marian » avec son refrain dans la langue de Goethe :

« Was ich kann und was ich konnte
Weiss ich gar nicht mehr
Gib mir wieder etwas schones
Zieh mich aus dem meer
Ich whore dich rufen Marian
Kannst do… »

The Sisters of Mercy, inspiré des trois soeurs Brontë, d'une chanson de Leonard Cohen, d'un ordre religieux ou du surnom des prostituées ou tout cela à la fois, est un groupe singulier - en page d'accueil de leur site web qui vaut la lecture, on peut lire « We make records, sometimes. We play concerts, sometimes. »

Actif depuis plus de 30 ans, le groupe n'a sorti que trois albums - « First And Last And Always », « Floodland » et « Vision Thing » -, une collection de singles - l'un d'eux « The Temple Of Love » sera repris avec Ofra Haza, la « Madonna israélienne », et constitue le plus grand succès du groupe - et donne la priorité à la scène depuis le début des années 2000. La démarche du groupe a d'une certaine façon été rapidement à l'avant-garde d'une certaine forme de lutte avec l'industrie de la musique - les labels donc. À cette production, il est possible d'associer deux albums qui ne sont pas vraiment des albums de The Sisters of Mercy et donnent une idée du leader du groupe, Andrew Eldritch, qui dans la catégorie des « tyrans » de la musique, n'a rien à envier à un Mark. E. Smith de The Fall, un Jazz Coleman de Killing Joke ou un Lawrence de Felt.

Le premier album, paru sous le nom de The Sisterhood, est un album sorti par Andrew Eldritch pour couper l'herbe sous les pieds de deux membres dissidents de The Sisters of Mercy et qui marque la première apparition d'un membre important du groupe, le fameux DoKtor Avalanche… qui est en fait une boîte à rythme. Les titres de cet album sont évocateurs des tensions avec les anciens membres de The Sisters of Mercy et également le label RCA records: « Jihad » ou « Finland Red, Egypt White » sur lequel les paroles est le manuel de description d'une AK 47 et « Gift », le poison en allemand, comme titre d'album - un cadeau empoisonné en somme. Album sur lequel Alan Vega fait une apparition et Andrew Eldritch ne chante pas !

Le deuxième album est un album du groupe SSV-NSMABAAOTWMODAACOTIATW, abrégé en SSV, qui n'est pas stricto sensu un album de The Sisters of Mercy, mais comporte des samples de la voix d'Andrew Eldritch. Cela lui permettra de se défaire d'un contrat avec son label qui n'y vit que du feu à l'époque. À écouter à titre de curiosité musicale.

Dans The Sisters of Mercy. Napalm, amphétamines et miséricorde, seul livre en français sur le groupe, Fabien Ralon évoque plus ou moins tout cela de façon correcte, même si le livre reste à destination des fans. Certes, à l'époque de sa sortie, les moyens actuels pour se documenter sur des musiques marginales n'était pas légion et il fallait se contenter de livres comme celui de Fabien Ralon et saluer le travail d'éditeur des éditions du Camion blanc.

Pour conclure, The Sisters of Mercy, considéré comme l'un des groupes cultes de la scène gothique bien que Andrew Eldritch rejette cette étiquette, restera à jamais « First and Last and Always ».
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