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"Retour à Managua", c'est le retour aux affaires de l'inspecteur Morales. Un retour pas des plus flamboyants : après son enquête précédente ("Il pleut sur Managua", que je n'ai pas lu), Morales est passé du statut plus ou moins enviable d'inspecteur de police à celui, pas enviable du tout, de détective privé besogneux (mais honnête et droit), cantonné aux histoires d'adultère. En plus d'avoir perdu son prestige, il a perdu son acolyte de toujours, Lord Dixon, tué par balle. Il continue néanmoins à bénéficier des conseils de celui-ci, puisque son fantôme lui rend régulièrement visite. Doña Sofia, bien vivante pour sa part, ancienne femme de ménage du commissariat, a quant à elle été promue associée de l'agence de détectives de Morales. Celui-ci, ancien guérillero sandiniste, n'a pas voulu (en raison de l'honnêteté et de la droiture susmentionnées) s'enrichir sur le dos de la révolution lorsque celle-ci a viré de bord vers un capitalisme à tous crins, généreusement diffusé par les USA. Bref, sa situation financière et celle de son agence ne sont pas brillantes. Jusqu'au jour où un homme d'affaires riche et puissant s'adresse à lui pour retrouver sa belle-fille disparue. Tout en menant les recherches, Morales et son équipe comprennent que leur client n'a pas réellement envie de voir l'enquête aboutir. Et quand ils retrouvent la jeune femme, ils hésitent à la ramener au bercail...
J'avoue que j'ai eu du mal à m'intéresser à cette intrigue. Beaucoup (trop) de dialogues, des péripéties peu captivantes, des personnages secondaires qui font beaucoup trop d'ombre au principal que l'on perd presque en route, j'ai trouvé cette histoire un peu poussive et bavarde. le roman vaut surtout pour sa galerie de personnages bigarrés et la plongée dans les bas-fonds de la capitale nicaraguayenne, dans une sorte de cour des miracles hantée par les laissés-pour-compte de la révolution, pervertie par la dictature, le néolibéralisme et la déglingue morale. Bourré d'humour noir, ce polar est une critique grinçante d'un pays gangrené par la corruption, qui reflète les désillusions de son auteur, lui-même ancien sandiniste convaincu et amèrement déçu par la Révolution.
En partenariat avec les Éditions Métailié.
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Les lecteurs d'Il pleut sur Managua, paru en 2011, ont longtemps attendu de nouvelles aventures du détective privé Dolores Morales. Les voici enfin, sous le titre voisin de Retour à Managua, et même si ce nouvel opus n'a pas des qualités aussi évidentes que son prédécesseur, il reste cependant un livre de bonne compagnie pour ceux qui aiment les romans noirs, à fortes connotations sociales, d'un pays, le Nicaragua, qui fait peut parler de lui depuis la révolution sandiniste (et encore moins du point de vue littéraire). Sandiniste, justement, l'auteur, Sergio Ramirez, l'a été, profondément engagé contre la dictature de Somoza. Aujourd'hui, il fait partie des désillusionnés de la politique, comme beaucoup d'anciens activistes et se consacre à l'écriture, pour notre plus grand bonheur. Retour à Managua vaut donc principalement pour son atmosphère et la description de la vie dans la capitale du Nicaragua où les inégalités sont de plus en plus béantes et où la corruption sévit à haute échelle. Morales, le double de Sanchez, est un homme déçu par la Révolution, mais qui n'a pas pour autant perdu ses valeurs morales même si, au début du roman, le doute est permis, étant donné le commanditaire de l'enquête qu'il a à mener. Il va ainsi traverser les bas-fonds de Managua et rencontrer quelques anciens camarades de lutte, tombés au plus bas. Point de lamentations pourtant, le livre est gorgé d'humour noir et multiplie les personnages des plus pittoresques. C'est d'ailleurs là où le bât blesse : le roman devient parfois choral et oublie en chemin son principal "héros", pourtant extrêmement attachant. Les dialogues sont l'un des points forts de l'ouvrage et sont souvent savoureux. Néanmoins, en donnant beaucoup de place à un interlocuteur fantôme (puisque décédé), qui n'arrête pas d'intervenir dans les conversations, l'auteur alourdit quelque peu la narration. C'est dommage mais pas rédhibitoire pour prendre du plaisir à suivre une histoire palpitante et à multiple facettes.
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Après la réussite du démantèlement de deux cartels de la drogue dans Il pleut sur Managua, l'inspecteur Dolores Morales ex-guerillero sandiniste, est couvert d'honneur, mais pour lui cette belle réussite est assombrie par la mort de son équipier et ami Lord Dixon tombé lors d'une fusillade avec les narcotrafiquants.
Mais contre tout attente, l'inspecteur Morales sera mis d'office à la retraite.
En effet, les narcos avaient infiltré le pouvoir et les services de police jusqu'en très haut lieu, et certains ont voulu éliminer cet inspecteur un peu trop zélé qui contrait leurs affaires.
Morales a donc créé une agence de détective privé qu'il tient en compagnie de Dona Sofia une ancienne guérilla qui a quitté son poste femme de ménage au commissariat et de Fanny sa maitresse.
Aussi, lorsque Miguel Soto un riche homme d'affaires (plus que corrompu) s'adresse à Morales pour qu'il retrouve la fille de sa femme une adolescente qui a fugué, l'ancien inspecteur est à mille lieux de se douter qu'il met le doigt dans le pire des engrenages et c'est dans les bas-fonds de Managua qu'il va devoir enquêter sous la surveillance de Togolele le chef de la Police Secrète qui n'a qu'une envie : éliminer Morales.
Un polar qui sous couvert d'humour nous dresse un portrait terrible de la société nicaraguayenne : corruption, trafic de drogue, enlèvements, torture, meurtres, et un final qui nous laisse au désespoir prouvant que le mal est bien plus fort que le bien.
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Ce livre (2017)est une suite de Il pleut sur Managua (2008), et je crois savoir qu'il y a déjà un troisième tome qui circule (avec Togolele dans le titre, le surnom du chef de la Police Secrète de Managua).

La lecture a été très agréable car il y a un bon dosage entre géopolitique locale et un polar, avec des personnages tellement hauts en couleur : l'inspecteur Dolores Morales, aujourd'hui renvoyé de la Police (pour avoir enquêté sur la corruption); son assistante, la sagace Dona Sofia, ex femme de ménage au commissariat, mais aussi ex guerrillera de première ligne, forte en Informatique (une hacker née); la volcanique Fanny, maitresse en titre de Morales, abandonnée par son mari. L'ancien camarade de guerrilla de Morales, mort durant l'enquête du tome 1, est omniprésent sous forme de conscience de Morales, lui prodiguant conseils et points de vue.

Dans ce tome Miguel Soto, un riche et influent nicaraguayen, vient solliciter l'agence de Morales afin de retrouver sa belle fille, volatilisée (fille d'un premier mariage de sa femme). Il s'adresse à eux seulement pour que cette recherche reste secrète et que surtout personne, ne vienne fouiller sur son territoire.

Le détective Morales ira de découverte en découverte, il devra affronter des situations violentes (le pain quotidien dans ces petits pays) sur un fond géopolitique local à lire entre les lignes. Parce que ce livre se lit avant tout comme un bon polar. Les dialogues sont savoureux, par moments très drôles (pour la VO).

La fin est désolante car c'est la corruption qui gagne, de la façon la plus amorale qui soit.
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Dolores Morales est un ancien guérillero. Un peu amoché il est désormais détective privé et essaie de joindre les deux bouts. Il aurait pu gagner plus dans sa vie d'avant, mais c'est ça qui le fait avancer. Lorsque Soto, un homme d'affaires réputé lui demande de retrouver sa belle-fille disparue, il voit cela comme un contrat ordinaire qu'il accepte sans discuter. C'est sans compter sur la réputation de l'homme d'affaires qui a ses entrées partout. Accompagné par une équipe plutôt éclectique, Morales va se mettre en route et tenter de retrouver la jeune femme et la ramener à sa famille. Eclectique c'est le moins qu'on puisse dire : Doña Sofia, ex-femme de ménage dont l'instinct est imparable ; Fanny malade mais très éveillée ; Vadémécum, médecin, au passé trouble ; Ovidio et Apolonio les coiffeurs ; Rambo, ex compagnon de lutte, sans oublier le fantôme de Lord Dixon, ami mort sous les balles. Une sacrée équipe ! Mais chacun va mettre sa pierre à l'édifice dans la recherche de la jeune Marcela. le problème avec ce type de demande c'est qu'on ne sait jamais vraiment qui on a en face de soi. Morales va vite se rendre compte que cette recherche n'est pas saine. Les témoignages des proches de la jeune fille vont lui confirmer. le chasseur va bientôt devenir le chassé, au prix d'une vie à sauver. La recherche est ouverte, mais jusqu'où va-t-elle emmener l'inspecteur Dolores Morales ? Une lecture nicaraguayenne que je découvre avec enthousiasme. L'histoire est très plaisante à lire, avec humour, sur un sujet qui l'est moins. La présence de Lord Dixon, de ses réflexions caustiques et bien éclairées sur la situation y sont pour beaucoup. J'ai découvert une histoire, un personnage, un style, une autre façon d'écrire. Un roman singulier à découvrir absolument pour son univers, son histoire et surtout pour cette équipe atypique !
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Retour à Managua de Sergio Ramírez est un polar sur fond de chaos social et politique
Alors de quoi ça parle : L'inspecteur Morales, ancien guérillero, enquête sur la disparition d'une très jeune fille, à la demande de son beau-père, un puissant homme d'affaires. Pour cela, il est aidé de Sofia, une ex-guérillera devenue femme de ménage, et du fantôme de lord Dixon, un ami tombé sous les balles. Une intrigue dans les bas-fonds de Managua qui dénonce la corruption comme soutien du régime au Nicaragua.
L'auteur nous offre un roman policier d'ambiance avec des personnages hauts en couleur dans une Amérique centrale chaotique. Une intrigue qui prend le temps de revisiter l'histoire du Nicaragua sans être trop explicative. Un auteur redécouvert et repris par Métailié qui, après des études en Allemagne, abandonne sa carrière littéraire pour s'engager aux côtés de la révolution sandiniste et devient membre de l'Assemblée nationale, puis vice-président du premier gouvernement élu en 1984.. Pas étonnant qu'ici il nous propose un panorama de ce qu'est aujourd'hui l'Amérique centrale est particulièrement le Nicaragua dans sa diversité complexe, traversée par différents phénomènes sociaux. de plus on apprécie aussi son humour féroce, ironique voire parfois caustique, il arrive souvent à point pour dédramatiser des situations troubles et tendus. Ce nouveau polar féroce nous plonge dans une société désabusée qui ne sait plus à quel saint se vouer ; l'auteur multiplie les personnages hauts en couleur et les histoires troubles en maniant avec talent l'humour vache et la satire sociale.
Un auteur à découvrir ou redécouvrir et surtout à faire découvrir pour une lecture éclairéé et dépaysante alors pourquoi se priver et bouder son plaisir de voyager intelligent avec Sergio Ramírez

Lien : https://collectifpolar.com/
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