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Critique de Fandol


Pour parler de ce boxeur, Alberto Salcedo Ramos s'est livré à une enquête minutieuse auprès de Kid Pambelé dont le vrai nom est Antonio Cervantes, mais aussi auprès de sa famille sans oublier ceux qui l'ont côtoyé au plus près au cours de son extraordinaire carrière.

Kid Pambelé a été plusieurs fois champion du monde de boxe dans la catégorie super-légers (140 livres, soit 63,5 kg). Son règne s'est étalé sur deux périodes : de 1972 à 1976 puis de 1977 à 1980. Il a combattu vingt-et-une fois pour le titre mondial de la catégorie devenant ainsi la première grande star du sport colombien.
Mais derrière cette gloire sportive, qu'y a-t-il ? C'est ce que l'auteur de L'or et l'obscurité a réussi à montrer dans ce livre que j'ai eu la chance de découvrir grâce à Lecteurs.com.
Avant d'aborder la carrière sportive de Kid Pambelé, l'auteur m'a plongé en pleine déchéance d'un homme qui avait réussi à obtenir gloire et argent mais qui, victime de troubles psychiques sérieux, est capable de tout casser sur son passage : « La scène résumait bien ce que sa vie avait été : les pleurs et les coups, le désordre et l'enfermement, la célébrité et l'obscurité. »
Pour avoir appris à la Colombie ce que c'est que gagner, Pambelé a tout eu mais a sombré hélas dans la drogue et l'alcool : « L'or l'avait rendu fou, et le vin malade. Probablement touché par la baguette magique des dieux, il avait oublié qu'il était marqué au fer rouge par la disgrâce. » Les témoignages, recueillis au cours d'un livre comportant huit chapitres avec huit photos du champion et un épilogue, démontrent tout cela.
Il faut lire ces témoignages, ces confidences éloquentes, bouleversantes à propos d'un homme qui était cireur de chaussures et vendeur de cigarettes à la sauvette, en 1963. Né en 1945, il rêvait de devenir boxeur mais ses débuts, à Carthagène, furent catastrophiques.
C'est finalement à Caracas, dans le Venezuela voisin qu'il a trouvé un manager efficace, Ramiro Machado et un entraîneur, Tabaquito Sanz. Ces deux hommes l'ont amené au titre de meilleur boxeur du monde toutes catégories, en 1973, selon la WBA (World boxing association).
Un de ses enfants, Antonio, tient un discours religieux et fait la liste noire des énormités commises par son père mais la classe de cet homme, sur un ring, était extraordinaire, capable de remporter 44 combats par KO. Ce qu'il a vécu dans son enfance et son manque d'éducation expliquent, avec les ravages de la drogue et de l'alcool, son manque d'assiduité dans les soins indispensables pour soigner de fortes crises de dépression.

J'ai aimé lire ce travail de recherche et d'écriture qui a demandé deux années d'enquêtes à Alberto Salcedo Ramos pour sortir de l'oubli un homme qui fut un champion adulé dans toute l'Amérique du sud.


Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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