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Critique de pgremaud


Un classique de la littérature suisse romande !
Dans les Alpes valaisannes, certains villages sont tellement retirés au fond des vallées qu'ils ne voient pas le soleil pendant une grande partie de l'année. A Saint-Martin d'En Haut, le village où se déroule ce roman, le soleil est caché du 25 octobre au 13 avril. Alors le jour où Anzevui, celui qui connaît les plantes qui soignent et qui est toujours plongé dans les livres, celui "qui ne comprend pas seulement les choses, mais la mécanique des choses", annonce que le soleil ne reviendra plus, on accorde du crédit à ses paroles. Chacun réagit à sa manière face à cette annonce. Plusieurs habitants font comme la vieille Brigitte qui ramasse du bois et constitue des réserves car il faut se tenir prêt pour continuer à vivre. Les jeunes garçons continuent à se rencontrer au café et à faire des farces. Arlettaz, lui, est content de voir arriver la fin du monde car il n'a plus de raison de vivre depuis que sa fille a quitté le village. Certains profitent du désespoir des autres et cherchent à s'enrichir.
Et puis il y a Isabelle, la jeune mariée de dix-neuf ans, qui refuse de laisser la victoire à la nuit. Elle continue à être coquette et son visage solaire et bronzé illumine les lieux où elle se trouve. C'est elle qui a l'idée de partir un matin avec six autres personnes pour aller dire bonjour au soleil et l'aider à sortir. Grâce à eux, et malgré la mort d'Anzevui, le soleil est revenu et la vie s'est "illuminée tout à coup !"
Il est assez intéressant de voir comment Ramuz, qui est pourtant un authentique Vaudois de souche, a réussi à rendre vivante l'âme valaisanne, dans ce livre comme dans Derborence. Au-delà de l'aspect un peu anecdotique des noms de famille typiquement valaisans, il y a la vie rude des villages de la montagne, la force de la nature à laquelle on est obligé de se soumettre. D'après moi, un seul élément qui est pourtant très important en Valais manque : c'est le rôle important de la religion catholique. Mais cela s'explique par l'éloignement de Saint-Martin d'En Haut où il n'y a pas d'église et donc pas de curé sur place. Cela me fait un peu penser à "Le Christ s'est arrêté à Eboli."
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