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Critique de Vertigen


Je ne suis pas entièrement sensible aux thèses de Rand concernant le libéralisme (qui se corrompt trop facilement en capitalisme), mais ces écrits théoriques jettent un éclairage intéressant, bien que non indispensable, sur l'individualisme qui sous-tend son oeuvre romancée.
Ces idées "d'égoïsme", toutefois, perdent de leur puissance et pertinence lorsqu'elle se voient étendues aux contrées du grand collectif, par opposition à la simple sphère individuelle.

Le créateur, envisagé comme un ferment de progression et garant, en quelque sorte, des libertés individuelles et de la valorisation du "Je" vs un "Nous" de ruche, est un élément indispensable au moteur des sociétés, j'en suis d'accord. C'est sa singularité extrême et extrémiste qui garantit celle des citoyens moins touchés que lui par l'hubris. Mais l'abîme de l'élitisme n'est qu'à un petit pas.
Rand, qui pose dans ses romans des personnages démesurés, que ce soit dans l'excellence ou a contrario dans la docilité et la médiocrité, organise des contes nécessairement manichéens, qui hérisseront le poil de ceux qui s'identifieront instinctivement à la deuxième catégorie. Cette mise en scène en noir et blanc est toutefois obligatoire pour la mise en scène de ce face à face entre deux concepts schématiques (l'individu et "la masse"). Dans ses romans, Rand fait preuve à cet égard de beaucoup de nuance et de précision. A l'échelle d'un traité philosophique, la démonstration est moins convaincante.
A lire ou ne pas lire, selon.
Personnellement, cette lecture n'a rien changé (ni en bien, ni en mal) à mon appréciation de ses textes littéraires.
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