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Critique de bobfutur


Sans aucun doute à sa place dans cette bibliothèque idéale japonaise, tant pour sa modernité que pour sa sincérité, ce livre présente l'interêt principal de nous entrouvrir la mince cloison du shoji, dévoilant sans éclairer une part troublante et perverse de l'âme nationale.

Généralités ne veut dire généralisation, mais dans le cas du Japon, pays nationaliste par excellence (avec de nombreux points communs avec son cousin coréen), on peut se risquer à remarquer quelques faits bien établis, sans courir le risque de tomber sous des accusations de racisme, ce qui n'est pas toujours évident avec d'autres peuples… Armé de mes baguettes pour manipuler le cliché, flottant, brouillé qu'il est dans son odorant bain de miso…

De l'intrigue de la nouvelle « La proie et l'ombre », je n'en retiens qu'une impression capilo-tractée; son univers, ses à-côtés, seuls en constituent son charme moite et vénéneux. Son dispositif en double, voir triple mise en abîme, d'une opposition ying-yang / bien-mal évidente à être brouillée par la suite, avec l'histoire de ces deux écrivains, permet à l'auteur de questionner frontalement ce cloisonnement presqu'étanche, jusque dans la conscience des êtres, entre une morale rigide et de sombres pulsions… (les unes étant sûrement conséquence de l'autre).

L'ouverture au monde, puis la très rapide modernisation de la société japonaise, ainsi qu'un rapport étroit et privilégié avec la culture française, alimentent cette fascination réciproque… mais que penser de leurs rapports aux femmes ? Entrevue dans le film d'Assayas « Demonlover », confirmée par un frileux survol de leur pornographie, leur culture amoureuse et sexuelle semble en être un effrayant labyrinthe de glace déformante, où Leopold von Sacher-Masoch ne servirait que de guichetier…

Vous me direz : tout ça pour un « simple polar » ? Oui, car vous avez bien compris que son intérêt n'est pas à prendre au premier degré, beaucoup de « Série Noire » étant mieux troussés… le deuxième texte du livre, « Le test psychologique » ajoutant à cette habile interrogation sur le mensonge comme fait central de toute société…
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