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Critique de Perlaa


Roman policier ? Pas vraiment. Dès le début nous faisons connaissance avec les différents protagonistes et les suites sont prévisibles. Pas de suspens mais plutôt une tension sous-jacente dans une sombre histoire de famille.
Car le plus intéressant dans ce roman un tantinet anachronique est le contexte.
Caroline du Nord, au tournant des années 30, un riche exploitant forestier, George Pemberton et sa nouvelle épouse, l'impériale Serena, règnent en maîtres incontestés sur une entreprise d'abattage d'arbres. La vie des bûcherons est rude et dangereuse. Leurs maîtres, âpres au gain, sont intraitables. L'implacable Serena dirige avec professionnalisme et sans scrupule l'entreprise florissante. Rien ne lui résiste, rien ne la touche, ni les ouvriers, ni la nature ou les animaux. Face à eux se dresse l'Office national des forêts qui cherche à s'agrandir et à racheter un bon prix des terres encore sauvages pour les préserver.
On est de suite plongé dans le vif du sujet. Pourtant le roman se traîne pendant la première partie. Il se lit sans déplaisir, sans passion non plus. C'est dans l'adversité que le roman prendra toute sa force et dans les dérives mégalomanes de Serena. Ceux qui se mettent en travers de son chemin seront systématiquement combattus. Belle lutte de prédateurs sans scrupules contre une nature sauvage superbe face à de pauvres ouvriers aux abois. Lente dégradation aussi devant une faille qui ronge ce jeune couple à qui tout semblait réussir.

Pourquoi parler d'anachronisme ? Parce que la thématique de l'environnement durablement détruit est plus prégnante de nos jours qu'à l'époque du roman et surtout parce, à dessein, l'auteur glisse des termes de notre vocabulaire d'aujourd'hui. N'évoque-t-il pas le « dérèglement climatique », les défoliants, le« yin et le yang »,... autant de notions mises dans la bouche des frustes bûcherons qui font écho intuitivement à nos préoccupations actuelles. Les savoureux dialogues des ouvriers avec leur langage brut, direct et sans fioritures proposent une mise à distance de l'intrigue, une réflexion et jouent le rôle de lanceur d'alertes annonçant la catastrophe future.
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