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Critique de AnnaDulac


« Un hiver à Rome », au titre si suggestif, est un roman ambitieux et beau né de l'imagination d'Elisabetta Rasy, écrivaine romaine et historienne de l'art, issue d'une génération de femmes italiennes souvent soumises. Pour cette raison, E. Rasy conçoit l'écriture comme une réparation et les thèmes de ses romans tournent autour de figures féminines à la recherche de leur identité.

Dans « Un hiver à Rome », cette femme s'appelle Costanza. Elle a une cinquantaine d'années et aborde ce qu'on appelle pudiquement la maturité. Son mari, Vincenzo, dont elle n'a pas pu avoir d'enfants, a choisi de passer sa retraite à la campagne. Costanza préfère la ville et décide de rester à Rome pendant la mauvaise saison. Nulle rupture entre eux, mais l'amour a passé et s'est transformé en habitude amicale.

« La vie à la campagne avait pris, à ses yeux, l'allure d'un crissement de craie sur une ardoise. »

Un jour, elle assiste à un mariage au mausolée de Santa Costanza et ce lieu labyrinthique dédié à la fille de Constantin, sainte ou mégère selon les traditions, va agir sur elle comme un révélateur.

Dans cet édifice à la fois tombeau et église, Costanza va laisser ses pensées divaguer et la construction du roman va s'adapter à ce mouvement de l'âme et de la mémoire où les strates se superposent et s'entrelacent.

Un événement tragique a bouleversé Costanza : la perte de son meilleur ami, un photographe avec qui elle travaillait. Dans l'ordinateur que l'homme lui a légué, elle découvre un fichier de photographies de Rome appelé « Fragments » où sont rassemblées des statues en miettes : « il prétendait que dans les statues mutilées, c'est la part manquante qui attire notre attention. » Un courrier électronique auquel Costanza va répondre l'amènera également à se recentrer sur sa vie.

« Un hiver à Rome » est un roman métaphorique qui joue avec l'idée de fragmentation (les ruines, les statues, la vie de l'héroïne en lambeaux) et qui envisage les paysages et le temps qu'il fait comme des reflets du moi intérieur des personnages.

C'est une belle idée, mais parfois elle est trop explicite. le lecteur aurait préféré que l'auteur ne lui donne pas autant d'indices sur la manière dont il faut lire le roman …




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