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Critique de Totophe17


Louis est un jeune parisien, issu d'une famille bourgeoise. Ce jeune homme est atteint de TOC, il vit seul. le réchauffement climatique fait que des pays du Sud sont obligés de se réfugier au Nord? C'est le cas des espagnols, des Portugais et des Italiens. Les Parisiens vont devoir s'adapter.

Le Ministère de l'Écologie et de la Crise Climatique décide de réquisitionner des surfaces habitables. En clair, les personnes ayant des espaces libres dans leurs maisons ou leurs appartements vont devoir accueillir des réfugiés climatiques. Louis, qui pensait passer à travers les mailles du filet, reçoit sa lettre et devra accueillir une femme espagnole.

Louis va en parler sa mère, grande bourgeoise un peu déconnectée de la réalité et surtout un peu xénophobe. Elle regrette que les réfugiés climatiques ne soient pas classés par rang social et elle se réjouit de l'AVC de son mari qui les empêche d'être réquisitionnés. Ses remarques sur les étrangers en général et sur les espagnols en particulier sont déplacés. La soeur de Louis est la rebelle de la famille, elle regrette d'avoir un appartement trop petit pour accueillir des réfugiés et se réjouit pour son frère. Bérénice, la fiancée de Louis, elle aussi jeune fille de bonne famille, est catastrophée car elle doit accueillir deux italiennes.

Le jour de l'arrivée des refugiés climatiques espagnols, une représentante du ministère est présente pour les répartir entre les familles de l'immeuble. Ce sont trois membres de la même famille : la grand-mère, Maria, et ses deux petits-enfants (grands déjà), Francisco et sa soeur Nieves. Maria sera la locataire de Louis, mais elle ne parle pas le français, Nieves descendra du quatrième étage pour faire la traduction à Louis.

La vie bien rangée de Louis va subir des perturbations, il va découvrir une façon de vivre, il va découvrir les réfugiés climatiques et leur parcours, mais il va aussi découvrir ses voisins. Les relations vont évoluer au fil du temps et la cohabitation fonctionne. Elle crée même une de connivence entres les voisins.

Lorsque Bérénice va venir voir Louis et découvrir, par hasard, Nieves à la beauté très ibérique, elle va entrer dans une crise de jalousie, reprochant à Louis son manque d'engagement. Louis va en rester déstabilisé et perplexe.

David Ratte nous entraîne dans un récit de science fiction lié au dérèglement climatique. le Sud de l'Europe est touché mais aussi Paris qui voit apparaître des méduses de Méditerranée dans la Seine. Il mène une réflexion relative à l'accueil des réfugiés même quand ceux-ci sont de la même culture que ceux qui les accueillent. Il fait défiler les clichés en épinglant les bobos bien pensants : clichés sur les espagnols ou portugais pêcheurs de morue, sur les italiens qui vont dégrader les locaux. David Ratte monte nos difficultés pour accepter la différence, pour comprendre les autres mais aussi pour sortir de notre zone de confort et de notre petit nid bien douillet.

David Ratte développe le point de vue de ceux qui accueillent mais aussi les conditions de vie et le parcours des réfugiés climatiques. Ceux-ci cherchent à s'intégrer et apportent leur culture, ici le sens de la fête pour les espagnols, leur sens de la convivialité et de l'hospitalité. David Ratte montre aussi les humiliations que peuvent subir les réfugiés : contrôle de police, difficulté à trouver un emploi, remarques déplacées de certaines personnes.

David Ratte nous propose une réflexion sur le réchauffement climatique et sur la part de responsabilité des uns et des autres, sur le statut des réfugiés. On peut aisément transférer sur la situation des réfugiés actuels qui de plus sont de culture et souvent de religion différente. C'est aussi une réflexion sur le poids de l'éducation au sein d'une famille, réflexion l'emprise que certains parents sur leurs enfants. Louis est écrasé par l'éducation reçue, ce qui entraîne des tocs mais aussi un suivi psychologique. Il va peu à peu s'ouvrir à autre chose.

J'avais beaucoup aimé "Ma fille , Mon enfant" de David Ratte. J'ai retrouvé ici la qualité de son trait admirablement servi par la mise en couleurs en collaboration avec son fils. J'ai aimé la variété des plans, les gros plans sur les visages. Louis a des faux airs de Harry Potter, Maria a ce regard bien veillant dans ce visage ridé. J'aime beaucoup les détails au sein de l'immeuble mais aussi dans les appartements, ainsi que les vues de Paris.

J'ai apprécié cette BD que l'on peut conseiller à des adultes mais aussi à des adolescents. Et je vais lire le tome 2 pour connaître la fin de l'histoire.









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