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Critique de oran


Aux personnages de fiction, Antoine Rault, dans la Danse des vivants , mêle, de façon fort inspirée des acteurs majeurs de la Première Guerre mondiale et de l'après-conflit et ouvre de grandes parenthèses qui lui permettent de développer judicieusement des informations sur cette époque , en consacrant, par exemple, plusieurs pages sur les pratiques psychiatriques expérimentales monstrueuses , inhumaines, dont bénéficièrent les Poilus traumatisés physiquement et psychologiquement, souvent considérés et dénoncés par les neurologues comme simulateurs : il faut les guérir coûte que coûte et au plus vite afin de les renvoyer sur le front comme chair à canon. Gustave Roussy qui deviendra, plus tard, un cancérologue renommé, ce disciple d'Hippocrate , est ainsi mis en scène. Il estime que les soldats atteints d'obusite , le shell chock anglais, doivent être traités très rapidement afin qu'ils puissent reprendre illico presto leur place sur le front. Sa méthode avant-gardiste : l'électrocution plus ou moins forte., et d'autres traitements aussi barbares..
Il y a aussi ces rencontres homériques, plus ou moins informelles avant qu'elles ne deviennent officielle entre l'intransigeant Georges Clémenceau, plus tigre que jamais, le britannique David Lloyd George, qui veut infliger à l'Allemagne une punition mais en ne cherchant pas à anéantir sa puissance, Vittorio Emanuele Orlando, l'Italien et le quatrième compère Woodrow Wilson, le président américain qui prône la création d'une instance internationale en charge de maintenir la paix en Europe qui prendra le nom de Société des Nations , qui deviendra, plus tard, l'Organisation des Nations Unis (ONU).
Les âpres négociations concernant les lourdes sanctions imposées à l'Allemagne aboutissent finalement en juin 1919 par le Traité de Versailles et on comprend, dès cette signature historique que l'Allemagne lourdement sanctionnée et humiliée ( elle perd ses colonies, une grosse partie de son armée, elle est amputée de riches territoires, les réparations économiques sont exorbitantes…)cherchera très vite à relever la tête et se venger.
Et il y a le héros émouvant de cette histoire , un soldat qui se réveille profondément choqué et amnésique par l'explosion d'une marmite.
C'est un officier, cultivé, intelligent, mais même si des bribes de connaissances intellectuelles et de vérité lui reviennent, il ne peut se souvenir de son passé et de sa véritable identité.
Il est Charles Hischeim, né d'une liaison hors mariage, d'une mère alsacienne et d'un père allemand. Il parle couramment le français et l'allemand.
Il deviendra Albert, Léon Bargue, et finalement Gustav Lerner quand il sera infiltré comme espion dans les Freikorps.

C'est une lecture passionnante, instructive, et j'ai hâte de lire la suite de cette fiction historique « La Traversée du Paradis ».

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