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Citations sur La danse des vivants (60)

Mais ce qui l'intéressait le plus dans l'histoire militaire, c'était les défaites car on apprend plus de ses erreurs que de ses succès.
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Il y avait un côté magique, démiurgique, dans son métier, qui le mettait en joie. La banque était le métier le plus… aérien… oui, c'est ça… le plus sublimement éthéré au monde. Bien plus qu'un peintre qui emploie de vraies couleurs ou qu'un écrivain qui utilise des mots pour raconter une histoire, le banquier, lui, n'a recours qu'à l'abstraction et au sentiment. Pour créer, il compte sur la confiance, sur la crédulité humaine. Un dieu, donc, un illusionniste, un grand manipulateur.
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On croisait des enfants faméliques, des soldats épuisés, des estropiés, des culs-de-jatte, des gueules cassés, sans nez, sans yeux, sans bouche, grimaçant témoignage de l'enfer ; ça et là, des trous d'obus de la Grosse Bertha, des poubelles crevées, de vieux trams grinçants et tressautant, à bout de souffle, des chevaux malingres dont les sabots se tordaient entre les pavés descellés. On croisait aussi des dandys aux chaussures étincelantes, des enfants aux joues roses sentant bon la lavande, des femmes aux lèvres rouges sentant le patchouli, et il y avait des cafés aux boiseries fraîchement cirées, des toilettes de soie et de dentelle fine dans des vitrines, les pelouses bien tondues des Champs-Elysées et la grande roue devant la tour Eiffel, d'où s'envolaient les rires des enfants.
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On se trahit autant par ses questions que par ses réponses.
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Il faut aller identifier les morts, le regrouper, les enterrer. Il a vécu cela tant de fois. Quand la fureur s'apaise, quand les feux décroissent, quand les fumées se dissipent, la scène apparait dans son épouvantable nudité. Sur la terre noire dévastée, presque tout est carbonisé. Les troncs d'arbres déchiquetés, filiformes, semblent des survivants hagards. Un vieil érable rouge miraculeusement épargné se tient au milieu d'un champs, nu et sanglant comme un blessé. On refait le chemin de la bataille à l'envers. Il ne reste rien qu'un sol lunaire plein de cratères, jonché de cadavres qui gonflent puis dégonflent en rotant, en sifflant comme des baudruches sous l'effet des gaz en eux.
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Pas très loin un gros obus, un second, un troisième me font sauter en l'air comme un lapin. Je retombe et je reste à plat ventre, aveugle et sourd, en nage, je me dis : Ce coup-là, je vais mourir. Je pense à toi, maman. Je pense à toi, Marguerite !
Soudain, je suis mouillé par un liquide chaud. Un corps contre moi se vide. Je tâtonne, je touche, c'est mou. J'ai la main dans un ventre crevé. Sous les carreaux embués de mon masque, je distingue son casque. Qui c'est ? Je frotte mes carreaux. Non, mon Dieu, non ! Maurice ! Mon vieux Maurice ! Pas toi ! J'ôte ma gabardine, j'en couvre son corps. Salauds ! Ça court partout. Et moi, je reste là... (P45)
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- Vous étiez coincé dans un trou. Apparemment, on a mis du temps à vous trouver, c'était un beau merdier. Vous n'aviez que la tête qui dépassait de la boue. Vous ne portiez pas vos plaques d'identité militaire. Ni votre veste. Vous m'entendez ?
Pourquoi il me pose toujours la même question ?
- Comment vous appelez-vous ?
Il pense : Il me demande comment je m'appelle… " Comment je m'appelle ? Comment je m'appelle ? Comment je m'appelle !... Il est d'abord interloqué. Comment je m'appelle ? Il s'aperçoit qu'il ne peut pas répondre à la question. Il fait un terrible effort pour se souvenir, mais rien. Le sang se retire de son visage; ça se met à tourner autour de lui comme s'il avait le vertige. Il cherche, il cherche de toutes ses forces. Rien à faire, c'est impossible - et ça l'épouvante. Il voudrait que les mots sortent tout seuls de sa bouche, mais rien, il ouvre une bouche de poisson rouge, il a l'air stupide, hébété. Il voit que le médecin fronce les sourcils.
- Vous vous rappelez votre nom ? Votre prénom ? " Mon nom. Mon prénom…"
- Votre régiment ? Votre compagnie ?
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Petite précision intéressante : en France, les traumatismes psychiques dus à la guerre ne sont reconnus comme des blessures ouvrant droit à une invalidité que depuis 1992 !
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Charles n'a pu fermer l'œil de la nuit. Sa blessure et les points de suture sans anesthésie le faisaient souffrir et la mort de Paul Schmitz le hantait. Ce qui le tourmentait le plus, c'est qu'il ait pu envisager de le tuer, qu'il ait pu être si faible, si dégueulasse, un salopard prêt à frapper un homme dans le dos parce qu'il a peur de perdre sa propre vie. Oui, à un moment, il a même pensé le frapper par-derrière, lui sauter dessus et lui trancher la gorge.
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Je crois que les nations qu’on essaie d’engloutir finissent toujours par resurgir plus virulentes encore qu’avant et alors, dès qu’elles refont surface, elles vous sautent à la gorge.
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