Le temps s'écoulait, aussi fluide que ses réflexions. François les laissait venir comme une source de plaisir, son acuité aiguisée au maximum. Il éprouvait cette confiance en la raison et la laissait agir à sa guise, comme un poète le fait avec l'inspiration qui l'habite.
- Tu le sais mieux que personne. S'attaquer à un faux et le démonter comme tel n'est pas une garantie de succès. On croit que la vérité est nécessairement audible, on se trompe, qu'elle est intelligible, on fait erreur. La saveur du mensonge peut être une liqueur bien plus douce au palais que l'âcreté de la vérité. Les rationalistes n'ont jamais voulu l'accepter, parce que c'est la contradiction ultime de leur vision des choses : l'homme n'obéit pas à sa raison.
[...] la vraie propagande ne consiste pas à transformer les hommes en moutons, ça ne marche pas, la propagande efficace est celle qui dit avec simplicité aux hommes ce qu'ils veulent déjà entendre, ce qu'ils sont déjà prêts à croire et à adopter à cause de stéréotypes dont ils n'ont même pas conscience.
L'université était un milieu de violence car c'était un lieu de pouvoir, où les places étaient chères et les égos surdimensionnés.
C'est quand on sait qu'on devient cocu qu'on donne vraiment un sens à des faits comme des absences suspectes ou des comportements bizarres de l'être aimé, pas pendant que ces faits se déroulent sous nos yeux.
- Cher Professeur, la vrais propagande ne consiste pas à transformer les hommes en moutons, ça ne marche pas, la propagande efficace est celle qui dit avec simplicité aux hommes ce qu'ils veulent déjà entendre, ce qu'ils sont déjà prêts à croire et à adopter à cause de stéréotypes dont ils n'ont même pas conscience.
Au bord du gouffre, l'humanité allait y plonger.
Tout était rongé par l'humanité et son expansion : 60% des espèces animales sauvages avaient disparu depuis 1970, la forêt amazonienne perdait en surface annuellement l'équivalent d'un million de terrains de football. Chaque année, 219 milliards de tonnes de glace fondaient dans l'Antarctique. En un demi-siècle, la banquise de l'Arctique avait perdu la moitié de sa superficie, rendant accessibles de nouvelles réserves pétrolières qui retarderaient d'autant plus l'indispensable transition énergétique. Tout se tenait, comme les mains de criminels dans un assassinat collectif.
- [...] je ne crois pas que les hommes soient capables de changer collectivement face à des problèmes dont les conséquences dépassent la durée de leur propre vie. Même s'ils ont des enfants, ils laissent aux générations suivantes le soin de réparer les dégâts, sauf que les dégâts seront tels cette fois-ci, que les générations suivantes ne pourront jamais redresser la situation. Et je pense que c'est une première dans l'histoire, à cette échelle.
[...] on peut emmener les moutons à la rivière, on ne peut pas les forcer à boire.