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Critique de lilylitblog
L'ouvrage d'Alice Raybaud fait figure de réponse à un vide à combler. Un texte dont on souhaiterait qu'il connaisse le même succès que les best-sellers récents sur les autres types de relations, tant l'ouvrage est complet, multiple, fluide et porteur de pistes de réflexion et non seulement de constats. Cette richesse et cette pluralité s'expriment à la fois dans le panel des angles traités et dans la façon de les creuser.
Sur le fond, l'autrice part d'une quête et d'un petit tour d'horizon de l'histoire des représentations amicales, féminines et masculines, avant de décliner chapitre après chapitre les différents aspects de la vie où l'amitié peut faire toute la différence. La réflexion sur les genres, les modèles contemporains de couple, l'éducation des enfants, la lutte contre la solitude plus prégnante chez les minorités queer, le compagnonnage militant, la création de lieux utopiques, de contre-modèles aux normes valorisées par la société, et enfin la gestion du vieillissement croissant de la population, sont autant de thématiques passionnantes reliées par l'idée que les liens amicaux peuvent apporter des solutions neuves et pérennes.
L'amitié apparaît alors à la fois comme un sujet éminemment intime, un des liens les plus profonds qui puisse nous unir à des personnes choisies, mais également comme un sujet politique, celui d'une revisite complète du sens des priorités et des normes dans les façons de faire société, mais aussi de faire habitat ou famille. En revalorisant la place de l'amitié, Alice Raybaud pointe du doigt la toute-puissance de la norme du couple, en particulier hétérosexuel, et de celle de la famille nucléaire, symbolisée par l'image d'Épinal du pavillon individuel avec jardinet pour les enfants. Elle montre bien comment investir pleinement ses relations amicales peut aussi être le terreau et l'impulsion au traitement de problèmes contemporains ou qui commencent à se dessiner pour l'avenir, tels que les moyens de production à l'ère de la crise climatique ou le vieillissement de la population face à un manque de structures adaptées pour l'accueil des seniors.
Dans la forme, la journaliste a effectué un double travail de recherche, à la fois en compilant des sources théoriques, en allant chercher des lectures de diverses époques, allant de la thèse de Lucile Ruault, à des articles de presse, en passant par les incontournables À propos d'amour ou King Kong Theory. Qu'on n'aille pas pour autant penser qu'il s'agisse purement d'un essai féministe qui ne prendrait en compte que les amitiés des femmes, car celles des hommes sont aussi évoquées, y compris dans l'autre partie du travail, celle qui consiste à aller rencontrer des personnes sur le terrain, qui livrent leur témoignage sur leur vision de l'amitié et ce que celle-ci a changé dans leur quotidien.
Plus sur le blog :
Lien : https://lilylit.wordpress.co..
Sur le fond, l'autrice part d'une quête et d'un petit tour d'horizon de l'histoire des représentations amicales, féminines et masculines, avant de décliner chapitre après chapitre les différents aspects de la vie où l'amitié peut faire toute la différence. La réflexion sur les genres, les modèles contemporains de couple, l'éducation des enfants, la lutte contre la solitude plus prégnante chez les minorités queer, le compagnonnage militant, la création de lieux utopiques, de contre-modèles aux normes valorisées par la société, et enfin la gestion du vieillissement croissant de la population, sont autant de thématiques passionnantes reliées par l'idée que les liens amicaux peuvent apporter des solutions neuves et pérennes.
L'amitié apparaît alors à la fois comme un sujet éminemment intime, un des liens les plus profonds qui puisse nous unir à des personnes choisies, mais également comme un sujet politique, celui d'une revisite complète du sens des priorités et des normes dans les façons de faire société, mais aussi de faire habitat ou famille. En revalorisant la place de l'amitié, Alice Raybaud pointe du doigt la toute-puissance de la norme du couple, en particulier hétérosexuel, et de celle de la famille nucléaire, symbolisée par l'image d'Épinal du pavillon individuel avec jardinet pour les enfants. Elle montre bien comment investir pleinement ses relations amicales peut aussi être le terreau et l'impulsion au traitement de problèmes contemporains ou qui commencent à se dessiner pour l'avenir, tels que les moyens de production à l'ère de la crise climatique ou le vieillissement de la population face à un manque de structures adaptées pour l'accueil des seniors.
Dans la forme, la journaliste a effectué un double travail de recherche, à la fois en compilant des sources théoriques, en allant chercher des lectures de diverses époques, allant de la thèse de Lucile Ruault, à des articles de presse, en passant par les incontournables À propos d'amour ou King Kong Theory. Qu'on n'aille pas pour autant penser qu'il s'agisse purement d'un essai féministe qui ne prendrait en compte que les amitiés des femmes, car celles des hommes sont aussi évoquées, y compris dans l'autre partie du travail, celle qui consiste à aller rencontrer des personnes sur le terrain, qui livrent leur témoignage sur leur vision de l'amitié et ce que celle-ci a changé dans leur quotidien.
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