Les petites heures du pyrénéisme

Petites heures du pyrénéisme, petit livre, petit intérêt.
Il ne vise que l'anecdotique, distrait assez bien, instruit assez peu, il y a pire manière de perdre son temps.
Constructions d'abris qui ne seront jamais agréables, luttes mesquines pour des préséances, mais aussi histoires touchantes (comment un aveugle franchit les montagnes à pied par de durs chemins, trouvant toujours l'aide nécessaire), la matière est sans doute instructive, sûrement distrayante. J'y ai renforcé l'image du berger aragonais du XIXe, pauvre au point de voler, pour en vendre le métal, la porte des abris (mais aujourd'hui certains pays font les plaques d'égout en matière plastique, pour que les voleurs de métaux ne laissent pas de trous dangereux au milieu des rues) : elle est loin l'image rousseauiste du bon pâtre.
Je vous livre l'idée qui m'a le plus amusé : du fait de la difficulté à situer exactement la ligne de partage des eaux, quelques hectares de pierraille en haute altitude ont longtemps été attribués à l'Espagne par les cartes françaises et à la France par les cartes espagnoles. On aimerait que le même traitement soit appliqué à quelques ilots en mer du Japon et ailleurs.
Au pire, quelques photos valent un coup d'oeil.