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Critique de Fandol


Tenter de promouvoir la pratique du vélo n'est pas toujours chose facile comme l'a constaté l'auteur. Dans un débat improvisé, il se trouve toujours quelqu'un pour brocarder ce moyen de transport avec une réaction très vive qualifiant notre pauvre deux-roues de « véhicule du pauvre, d'instrument difficile à manier ou encore de talisman écolo pour bourgeois rêveur. »

Pourtant, Olivier Razemon l'affirme, c'est un moyen de locomotion rapide, fiable, bon marché, sain, peu consommateur d'espace, économe en énergie et non polluant afin d'assurer des déplacements entre 500 m et 10 km. Tout au long du livre, la démonstration est très convaincante.
En cinq chapitres, toutes les possibilités, toutes les solutions mais aussi tout ce qui existe déjà est passé au crible avec une argumentation très précise étayée de nombreux exemples pris surtout en Europe mais aussi sur d'autres continents.
Partant de la machine à courir du baron Karl Drais von Sauerbronn, en 1817, l'auteur détaille les diverses évolutions de ce vélocipède qui a séduit toutes les couches de la société sans jamais s'imposer définitivement. « Dès les années 1910, émerge l'automobile, mode de transport individuel, rapide et protégé des intempéries. » Dans les années 1950, « il devient bientôt inconcevable d'effectuer un déplacement autrement qu'au volant. » On produit toujours plus de voitures, d'autres deux-roues sont motorisés et envahissent l'espace de circulation.
Olivier Razemon s'attache ensuite à casser les fausses images du vélo qui n'est pas qu'un engin de souffrance ni la voiture du pauvre, encore moins un talisman écolo ou une lubie de bobo. Les cyclistes ne sont pas des dangers publics : « Plus il y a de cyclistes, moins ils ont d'accidents. » C'est la plus belle conquête de l'homme : « Pédaler, c'est une affaire de plaisir, de santé et de tranquillité. »
Il prétend que le port du casque obligatoire est encouragé par le lobby automobile et qu'il faut laisser les gens libres d'en porter un ou pas. Là, je ne suis pas d'accord, le casque pouvant vous sauver la vie, même en ville... où, bien sûr, le casque devient encombrant dès qu'on pose le vélo.
Le vélo représente un marché prometteur avec beaucoup d'emplois non délocalisables et des économies à venir pour la Sécurité sociale. À vélo, comme à pied, « on se croise, on se salue, on discute. » Cela rend la vie plus agréable. Beaucoup d'aménagements restent à réaliser à l'exemple de la ViaRhôna, à condition de ne pas laisser des liaisons aussi absurdes que ce pont sur le Rhône où l'on est incapable de réserver un des deux larges trottoirs aux cyclistes…
Olivier Razemon affirme : « il ne s'agit pas de s'attaquer aux automobilistes ou aux motards. Il s'agit en revanche de les convaincre – quitte à passer par la contrainte – d'effectuer certains trajets autrement. » Pour que la France devienne enfin un pays cyclable, le chantier est vaste car il est déjà indispensable d'assurer l'entretien et le nettoyage de ce qui existe.

Le pouvoir de la pédale foisonne d'idées, de conseils, de pistes à explorer, d'initiatives à développer. le livre se termine avec une nouvelle se passant en 2039, un cauchemar possible, à éviter…


Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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