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Critique de pictura


Jean-Michel Ré signe là son premier roman bien original, bien construit et profondément ambitieux. Et je rajoute : également courageux.
Du courage qu'il a fallu à l'auteur pour se lancer dans une telle histoire. La fleur de Dieu est le premier ouvrage d'une série qui a tous les ingrédients pour être longue. (après renseignement, il s'agit d'une trilogie en fait)
Du courage pour le scénario, ce retour du religion omniprésent dans le monde et dans un temps ma foi fort éloigné du notre puisque nous sommes aux alentours de l'an 10 000. L'homme explore le cosmos lointain, avec la technique future de son époque (de belles trouvailles crédibles dans le récit). Peut-on encore croire dans la divinité franchement en l'an 10 000 ? L'auteur tient le pari que c'est possible, avec même une forte attractivité (misère…).
Du courage dans la forme du roman. de pair avec une intrigue alambiquée (un roman de P. K Dick paraitrait enfantin), Ré met un lexique à la fin de l'ouvrage absolument nécessaire pour comprendre parfaitement le livre. Il faudrait même commencer par lire ce lexique avant de lire tout court le roman. de plus, l'usage des noms propres ici, c'est ah caramba. Enfin, je ne sais plus si c'est du courage ou de la bêtise d'avoir mis tous ces noms qu'on oublie une fois la page tournée et qu'il faut rouvrir le lexique pour savoir de quel personnage on parle la page suivante. Assurément que l'auteur n' a pas prévu que Simone ou Anatole seront des prénoms à la mode dans quelques millénaires.
A la lecture du récit, je me suis permis quelques comparaisons. J'y ai vu l'audace de Dune de F Herbert, les quelques scènes de combat me rappellent (mais en plus court) Hypérion de Dan Simmon, le style de l'auteur, littéraire, m'évoque l'Eve future de Villiers de l'Isle-Adam.
Bref, pour l'instant, j'en dis beaucoup de bien. Attention cependant. Ami lecteur, on n'entre pas dans ce livre de SF comme on rentre dans un Philip José Farmer ou un Jack Vance. Un Vance, c'est de la SF limpide, drôle, captivante de la première page à la dernière. L'ouvrage de Ré, je le trouve également captivant mais teinté d'une audace (ou d'une vive prétention ou présomption) qui pourrait rebuter les lecteurs. Il faut faire un effort. Mais, honnêtement, ça vaut le coup.
Merci infiniment à l'éditeur Albin Michel pour l'envoi du livre.
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