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Critique de Slava


Slava
30 novembre 2020
Un groupe de joueurs de rugby prennent l'avion avec leur famille pour se rendre à un match situé dans un autre pays. Malheureusement, suite à une erreur du pilote dans sa trajectoire, l'appareil se crashe dans les montagnes enneigés. Beaucoup des passagers s'en sortent de la catastrophe mais se retrouvent bloqués sous la neige, avec une faible ration alimentaire qui se tarit très rapidement. Pendant soixante-dizaine de jours, ils luttent pour rester en vie dans un milieu en hostile et ne pas sombrer dans le désespoir. La faim gagnant leur esprit, ils seront contraint pour se nourrir de briser un tabou alimentaire des plus fondamentales : ils devront manger les parties du corps des cadavres...
Cette histoire a l'air incroyable et semble être un scénario pour un film spectaculaire à ceci prés qu'elle est vraie. Ce récit s'est réellement déroulé en 1972, suite au crash du vol Fuerza Aerea Uruguya 571 et les passagers chiliens ont survécu de cette façon dans la rude cordillère des Andes. Ils ont finalement été secourus deux mois après suite au courage de deux de leurs camarades d'infortunes qui ont quitté la bande et ont entamé une marche périlleuse dans les chaînes montagneuses qui ont pu trouver un cavalier qui a pu appeler les secours. L'opinion générale est admirative sur le miracle mais va être scandalisée en apprenant le recours à l'anthropophagie. Parce que les rescapés sont catholiques et tentent de justifier leur acte dans le remords, taraudé par ce geste qui a mis à l'épreuve leur foi pour la plupart et par les accusations violentes à leur encontre, même le pape de l'époque Paul VI intervient et finit par absoudre ces derniers, les disculpant ce qu'ils pensent être un péché.
Les Survivants est ce livre écrit par Piers Paul Read deux après les faits et qu'il relate dans toute son humanité, sans jugement. Il a été par la suite adapté au cinéma en 1993, inscrivant davantage cette histoire de survie dans la culture populaire. Il faut dire que tout le monde la connaît désormais, dans les grandes lignes. Pour ma part, je l'ai découvert en empruntant par hasard ce livre dans la bibliothéque de mes parents alors que j'avais douze ans. J'avais été fascinée mais aussi terrifiée de leurs jours d'enfer mais impressionnée par leur endurance et surtout leur bravoure dans de telles conditions. Et le fait qu'elle était réelle contribuait davantage à forcer mon admiration sur ces jeunes gens qui malgré le milieu glacial, dans la solitude qu'ils les confinent prés de la carcasse de l'avion et autres avaries qui s'acharnent sur eux (une avalanche se produit notamment, tuant quelques-uns du groupe) ont réussi à résister à la mort et à la démoralisation.
Ecrit comme un thriller, le livre nous fait suivre les protagonistes malheureux de cette spéciale tragédie. Il est déjà miraculeux qu'on eut même survivre du crash dont l'impact violente est minutieusement décrit. Au fil des jours, nous ressentons avec eux leurs peines, leurs obstinations à la vie, le coup à la moral qui survienne quand ils apprennent via à la radio qu'ils ont fabriqué que les autorités ont abandonnés les recherches de l'avion, et surtout lorsqu'accablés par la faim, ils se résignent à dévorer les macchabées. Cette partie est terrible certes et chacun peut juger sur la monstruosité ou non de cette décision mais dans leur condition, cela leur permet de survivre. Dans la neige, sans alimentation, comment auraient-ils pu faire autrement ? Imaginez-vous un instant dans un lieu pareil, sans nourriture et que les espoirs d'être secourus par un tiers s'estompent qu'auriez-vous fait ? Cela nous interroge sur jusqu'ou on peut aller pour ne ce serait-ce que survivre. Survivre, la grande leçon de ce livre, survivre jusqu'à oublier toutes les contraintes pour ne serait que vivre.
On est même étonné qu'il y ait un "happy end" vu d'où tout commence. Car l'autre merveille qui en laisse beaucoup incrédules, c'est l'audace des deux camarades qui se décident à parcourir seuls, dans des chaussures rapiécés de basket, la cordillère andine durant douze jours. Une marche tout aussi exceptionnelle qui rajoute encore plus la volonté de fer de survie et qui leur permettra d'appeler les secours, eux qui avaient entrepris cette démarche en se croyant condamnés. Et puis aura lieu la délivrance et comme ces héros, nous sommes transporté de joie et soulagés d'avoir échappé à l'enfer.
Une véritable épopée tragique mais acharnée pour la survie et qui peut qu'être une leçon de vie : même dans le pire, la survie est possible. Une aventure humaine émouvante à lire (où à voir par le film) pour ressentir la force de vivre qui nous tenaille même dans les pires conditions et qui prouve qu'on n'est pas toujours condamnés par le sort. Un livre qui peut qu'encourager tous ceux qui désespèrent sur leurs malheurs et ne parviennent pas à se sortir de l'eau : vous pouvez le faire si vous prenez au cran. Car vivre est le plus important de tout et cela en vaut la peine.
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