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Citations sur Les survivants (32)

Il y avait peu de temps qu'ils descendaient quand la bretelle du havresac de Canessa se rompit, il dut s'arrêter pour la réparer. Il fut bien content d'avoir ce prétexte pour se reposer, car ses forces commençaient à faiblir. Chaque fois que l'intrépide Parrado se retournait, il voyait Canessa assis sur la neige. Il lui cria de venir, et lentement Canessa se releva et se mit à patauger en direction de Parrado. Ce faisant, il priait. Chacun de ses pas était un mot du Notre Père. Parrado songeait moins à notre Père céleste qu'à son père sur la terre. Il savait maintenant combien son père souffrait ; il savait combien celui-ci avait besoin de son fils. Il avançait dans la neige, non pas tant pour se sauver que pour sauver cet homme qu'il aimait tant.
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L'escalade était devenue particulièrement ardue. Le mur de neige était presque vertical et Parrado ne pouvait avancer qu'en creusant des trous pour les mains et pour les pieds, qu'utilisait à son tour Vizintin. S'il avait glissé, il serait tombé de plusieurs centaines de mètres, mais cette idée ne l'épouvantait pas. La surface de la neige était tellement abrupte, le ciel si clair, qu'il eut la certitude d'être près du but. Il était excité par l'ardeur d'un alpiniste qui sent le triomphe tout proche et par l'intense curiosité de voir ce qu'il y avait de l'autre côté. Tout en grimpant, il se disait : « Je vais voir une vallée, je vais voir une rivière, des prés bien verts et des arbres » et tout à coup la face de la montagne ne fut plus aussi escarpée. Elle se transforma brusquement en une pente douce, puis elle s'aplatit, une surface plane de quatre mètres de large, avant de retomber de l'autre côté. Il était au sommet de la montagne.
La joie de Parrado d'avoir triomphé ne dura que le temps qu'il lui fallut pour se remettre debout avec peine. Le paysage en face de lui, ce n'étaient pas de vertes vallées qui serpentaient en direction de l'océan Pacifique mais une surface infinie de montagnes couvertes de neige. D'où il était, rien ne l'empêchait de voir la cordillère dans toute son étendue et pour la première fois il sentit qu'ils étaient perdus.
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Ce fut épouvantable pour tous ; pour certains, il fut absolument impossible d'avaler des bouchées de viande taillées dans le corps d'un ami qui deux jours plus tôt était encore auprès d'eux.
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On entendit un bruit fracassant : l'aile droite avait heurté le versant de la montagne. Aussitôt elle se brisa, fit la culbute par-dessus le fuselage et trancha la queue de l'avion. Le steward, le navigateur, leurs cartes à la main, suivis par trois des jeunes gens attachés à leurs sièges furent projetés dans l'air glacé. Un instant après l'aile gauche se brisa aussi et une pale de l'hélice éventra le fuselage avant de tomber sur le sol.
Dans ce qui restait du fuselage, ce n'étaient que cris de terreur et appels au secours. Privé d'ailes et de queue, l'avion dégringolait sur la montagne hérissée de rochers, mais au lieu de voler en éclats contre un mur de roc, il atterrit sur le ventre dans une vallée à pic, glissant comme un toboggan sur la pente de neige profonde.
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Tandis que la plupart de ses compagnons ne songeaient qu'à l'arrivée de l'équipe de secours, Parrado estimait qu'il fallait agir soi-même et regagner le monde civilisé par ses propres moyens. Il fit part de sa résolution à Carlitos Paez qui de son côté voulait partir.
− C'est impossible, dit Carlitos, tu crèveras de froid dans la neige.
− Non, si j'avais sur moi assez de vêtements.
− Alors tu crèveras de faim. Tu ne peux escalader les montagnes avec un petit morceau de chocolat et une gorgée de vin.
− Alors je me couperai un bon morceau de viande dans l'un des pilotes, dit Parrado. Après tout, ce sont eux qui nous ont mis dans celle merde !
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Comme aliments solides on compta huit barres de chocolat, cinq de nougat, des caramels qui avaient été éparpillés sur le plancher de la cabine, des dattes et des pruneaux secs, également éparpillés, un paquet de biscuits salés, deux boîtes de moules, une d'amandes salées et un petit pot de confiture de pêche, pomme et mûre. Cela ne faisait pas beaucoup pour nourrir vingt-huit personnes et comme ils ne savaient pas combien de jours ils auraient à attendre leur sauvetage, on décida de faire durer les provisions le plus possible. pour déjeuner, ce jour-là, Marcelo donna à chacun d'eux un morceau de chocolat et le capuchon d'une bouteille de désodorisant rempli de vin.
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Depuis un certain temps, plusieurs garçons avaient bien compris que s'ils devaient survivre, il leur faudrait manger les corps de ceux qui étaient morts dans l'accident. C'était là une perspective macabre. Les cadavres gisaient dans la neige autour de l'avion, le froid intense les conservait intacts. Ils avaient beau éprouver la plus vive répulsion à l'idée de tailler des morceaux dans le corps de ceux qui avaient été leurs amis, un lucide examen de la situation désespérée où ils étaient les amena à se poser le problème.
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On aurait pu éviter de manger maintenant poumons pourris ou intestins en putréfaction, mais la moitié des garçons continuaient à le faire à cause du besoin qu'ils avaient de saveurs plus fortes. Manger de la chair humaine avait demandé à ces garçons un héroïque effort de volonté, mais maintenant que le pli était pris, l'appétit leur était venu en mangeant, car l'instinct de conservation était un tyran cruel qui exigeait non seulement qu'ils mangent leurs compagnons, mais qu'ils prennent l'habitude d'agir ainsi.
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C'est naturellement auprès d'elle que les plus jeunes des garçons cherchaient du réconfort. Beaucoup d'entre eux n'avaient pas encore vingt ans. Beaucoup d'entre eux, aussi, avaient été cajolés par des mères et des sœurs remplies d'admiration pour eux. Aussi dans leur épouvante et leur désespoir se tournaient-ils vers Liliana qui, en dehors de Susana, était la seule femme de leur groupe. Elle répondit à leur appel, se montrant patiente et douce, leur disant des mots gentils pour leur donner courage. Quand, la première nuit, Marcelo et ses amis insistèrent pour qu'elle dormît dans l'endroit le moins froid de l'avion, elle accepta leur offre chevaleresque, mais le lendemain c'est elle qui insista pour avoir le même traitement que les autres. Certains des plus jeunes comme Zerbino auraient souhaité qu'on lui marque de la déférence et qu'on lui permette de se tenir à l'écart, mais ils durent avouer que dans l'espace restreint de l'avion il était impossible de faire la séparation des sexes et depuis lors elle fut traitée comme l'un des garçons de l'équipe.
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Quand on fait un essai, ce n’est pas pour soi mais toute l’équipe qui marque le point. C’est le meilleur profit du rugby. Si nous avons été capables de survivre, c’est parce que l’esprit d’équipe inspirait nos actions, avec une grande foi en Dieu – et nous avons prié.
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