AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de fuji


Du polar atypique, presque un pied de nez au genre littéraire préféré des lecteurs de tout poil, au roman noir, Guy Rechenmann fait le grand écart dans ce cinquième opus des enquêtes du Flic de papier.
Certains lecteurs vont enfin découvrir Anselme intime, car derrière chaque singularité n'y a-t-il pas une faille ?
L'ancrage d'Anselme porte des noms féminins : Sylvia, Noémie, Solange.
Sylvia est en piteux état, après le naufrage subi. Notre flic entre frayeur pour sa douce et les réminiscences de son enfance à Chambéry va se pencher sur l'énigme du Mont-Granier en 1248. A cette période avant le célèbre éboulement certaines jeunes filles avaient été assassinées.
« […] car dans ce que j'ai lu, pas un mot sur l'aubergiste, le repas de noces et pas grand-chose sur l'identité des victimes. En même temps, certains textes ont été écrits près de cinquante ans après la catastrophe, l'information circulant à dos de mulet et la mémoire étant ce qu'elle est… »
D'anciens voisins, viennent lui signaler la disparition de leur nièce Odile, ce qui va déclencher son fameux sixième sens. Quel lien peut-il y avoir entre les jeunes filles suppliciées du moyen-âge et cette disparition contemporaine ?
Il va décortiquer les archives, plus exactement le récit fait par le seul rescapé Gislain Pelletier et comme un orpailleur découvrir au fond de son tamis les pépites tant convoitées.
Comme pour les précédents opus le personnage de Lily apparaît comme les rayons du soleil, elle illumine, éclaire, s'efface pour briller à nouveau et réchauffer le monde.
Guy Rechenmann déroule sa trame avec subtilité dans une imbrication parfaite entre passé et présent.
Anselme Viloc est muni d'un trident dans cette histoire, symbole associé aux légendes des eaux.
Et c'est bien de cette fourche à trois dents : le ressenti du Mont-Granier, sa réalité c'est-à-dire son ancrage Sylvia et son intuition.
Tous les ingrédients sont réunis : le suspense, une histoire machiavélique, non linéaire parfois insensée mais incontestable, du souffle dans la mise en perspective, la force narrative toujours mâtinée d'humour et de poésie, mais ça c'est la patte de l'auteur, font que ce roman a une densité dans sa chair qui va laisser le lecteur pantois.
Que d'eau que d'eau ! Il faut bien un trident pour remonter les flots sinon on n'en verrait que le dessus.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 10 mars 2020.

Commenter  J’apprécie          160



Ont apprécié cette critique (9)voir plus




{* *}