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Critique de Fleitour


Léonor de Récondo joue avec la délicatesse des mots pour s'infiltrer sous la peau de Laurent, faire de nous son confident, nous inviter à détailler la tenue de Mathilda ( Laurent déguisé en femme aux soirées du Zanzibar ) , tenter de le comprendre.
Nous vivons le drame de la vie de Laurent, ses extases et ses désirs les plus intimes, voyeurs de l'indicible, avec lui nous poussons la question du sens de la vie, est-il un homme ou peut être une femme?


Dans le trouble d'une première fois, une sensualité explicite où le mot sexe devient émoi, c'est le doigté de Récondo la musicienne qui habite Laurent puis Lauren. Cette impudeur du lyrisme de Léonor de Récondo est en contre point de la pudeur exacerbée de Laurent, un être dans l'incapacité d'être nu avec impudeur, et désinvolture, un être tourmenté par la violence de ses émotions.

Le sexe est l'alpha et l'oméga, de Point Cardinal de Léonor de Récondo. le s pour la femme et ses courbes, le x masculin comme une pulsion « pour se dépasser ou pour être terrassé ». le sexe, une douleur pour celui qui est encore Laurent mais qui sent au fond de lui le besoin d'exprimer au grand jour sa féminité.


Deux mondes non miscibles, que l'eau ne sait pas estomper.
Comment passer de l'un à l'autre ? Sans écoute on tombe vite dans des clichés.

La vie de Laurent bascule quand Solange, sa femme, le découvre en Mathilda, la vie de sa famille bascule dans l'inconnu, il lui faut vivre avec, le rejet du fils, celui de ses collègues, le déni de son épouse...


L'écriture charnelle de Récondo donne toute la splendeur à ce texte, qui impose par sa justesse et sa sincérité un chemin fait de petits pas, comme le « premier Bonjour Madame celui qui sonne juste et qui change une vie.Celui qui n'est pas une méprise, mais une affirmation. Claire, sa fille, entend elle aussi la justesse des mots. P 202 »

« La mémoire fragile effacera toute trace d'avant, page 203 », car Solange, de ses mains explore la texture de la peau de Lauren, et de ses doigts dessine une douce mue, là où la rugosité a disparue.


La virtuosité de Leonor de Récondo, et de nous avoir accompagné, expliqué, et peu à peu permis de toucher du coeur, la lente reconstruction d'une femme, Lauren, depuis l'enfance de Laurent, ses doutes et ses interdits.
Bravo l'artiste encore une pure réussite.
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