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Critique de le_Bison


Aïta et Ama coule des jours paisibles avec leurs trois enfants entre Irun et Aranjuez. Des promenades main dans la main dans les jardins de la ville, senteurs d'orangeraies qui distillent un parfum d'amour et de soleil dans cette vie-là. Mais si je suis ici, ce n'est pas pour te conter l'amour et le bonheur. Enfin presque, l'amour, il y sera toujours question mais le bonheur s'éclipsera devant la montée d'un homme, Franco et ses troupes qui avancent dangereusement pour des activistes républicains. La famille est contrainte à l'exil.

L'exil vers un nouveau pays. Tenter de se reconstruire et de maintenir unie cette famille. de l'autre côté des Pays basques, la vie n'est plus ce qu'elle était, mais au moins la famille est libre. Elle a un toit, même si la chaumière occupée est étroite, puante, sans eau ni électricité. Mais ils sont libres. Libres et ensemble. Mais en France, les heures sombres viennent aussi se mêler à cette vie de pauvreté. Les allemands jouent les tortionnaires psychologiques. Alors dans ces conditions, difficile de se sentir bien chez soi, ne restent que des « rêves oubliés » d'une vie d'avant, entre Irun et Aranjuez.

Pourquoi suis-je allé vers ce roman de Léonor de Récondo, qui semble assez éloigné de mes lectures de prédilections. Certainement, parce que j'avais envie de sentir cette plume aux senteurs d'oranges et d'écouter le concierto d'Aranjuez (Miles Davis, Milos Karadaglic, Paco de Lucia ou Pepe Romero…). Certain(e)s vont crier à l'hérésie et au scandale, mais Miles s'impose plus facilement à mon spectre musical pour ce concerto, « Sketches of Spain ». Mais aussi, parce que dedans il y a l'histoire de parents contraints de s'exiler dans un pays qui n'est pas le leur, et qui ne le sera probablement jamais. Parce que l'exil reste un sujet difficile mais toujours d'actualité depuis des siècles et qu'il déchire des « rêves oubliés ».
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