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Critique de MaiteBravo


Je ne sais pas si vous êtes à la mer, à la montagne, à la campagne, ou dans votre jardin, parce que cette année vous ne partez pas, vous faîtes des travaux dans la maison. Peut-être même que vous n'êtes pas encore en vacances, que vous êtes plus aoutiens que juilletistes. Mais au travail ou pas, s'il y a un roman policier que vous devez acheter cet été, c'est « Le gardien invisible ».
Best seller en Espagne, plus de 200 000 exemplaires vendus, déjà plus de dix traductions, les droits optionnés par les producteurs de Stieg Larson, j'étais curieuse de découvrir le phénomène. L'histoire, la voici : le cadavre d'une jeune fille est découvert sur les bords de la rivière Baztán dans une étrange mise en scène. Très vite, les croyances basques surgissent : et si toute cette horreur était l'oeuvre du basajaun, un être mythologique ? L'inspectrice Amaia Salazar se voit contrainte de revenir sur les lieux de son enfance qu'elle a tenté de fuir toute sa vie durant.
J'ai tout de suite bien aimé mais pendant quelque chose comme les cinquante premières pages, je n'arrêtais pas de me dire « C'est classique ». Ça n'était pas une critique, mais ça n'était pas un compliment non plus. Je voulais dire par là que c'était clair, que ça se lisait bien, et n'y voyez aucune condescendance parce que je sais qu'il n'est pas du tout simple de faire simple. Mais je me demandais pourquoi ça avait déclenché un tel engouement. En même temps je me répondais « Mais justement parce que c'est clair et que ça se lit bien. Lire quelque chose qui n'est pas idiot mais qui n'est pas compliqué non plus, ça plaît ». Et puis...
Et puis Dolores Redondo en gardait sous le pied, voilà. Si son héroïne a étudié avec les meilleurs profilers du FBI à Quantico, elle-même a peut-être étudié aussi les meilleurs page-turner écrits ces dernières années. Ça, pour tourner les pages, on les tourne. 400 pages en 4 jours, un vrai plaisir à retrouver le livre, et au bout de 250, un petit arrêt pour vite aller commander la suite.
Mais ce n'est pas seulement parce que Dolores Redondo et son héroïne savent mener une enquête qu'on tourne les pages. C'est parce qu'au bout d'un moment, Redondo montre qui elle est vraiment. Qui elle est, c'est à dire une femme née en Navarre et qui y vit toujours. Et quand sa région commence à devenir un des personnages principaux du roman, quand la nature, les bois, les légendes, les coutumes, prennent leur véritable place dans l'enquête, alors là, on n'est plus dans un énième thriller. Là le roman prend une personnalité aussi forte et aussi belle que ce paysage que j'ai eu la chance de traverser en voiture l'été dernier et qui est magnifiquement mis en valeur ici.
En résumé, que vous soyez à la mer, à la montagne, à la campagne, ou que vous preniez le RER ou le car pour vous rendre au travail chaque jour, s'il y a un seul roman policier à acheter cet été...


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