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Citations sur Le Joueur (17)

LA COMTESSE : Quoiqu'un engagement m'ait toujours fait horreur,
On aurait avec vous quelque affaire de cœur.
LE MARQUIS : Ah ! parbleu, volontiers. Vous me chatouillez l'âme.
Par affaire de cœur, qu'entendez-vous, madame ?
LA COMTESSE : Ce que vous entendez vous-même assurément.
LE MARQUIS : Est-ce pour mariage, ou bien pour autrement ?

Acte IV, Scène 6, (v. 1355-1360).
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LA COMTESSE : Rien n'est plus à craindre dans la vie,
Qu'un époux qui du jeu ressent la tyrannie.
J'aimerais mieux qu'il fût gueux, avaricieux,
Coquet, fâcheux, mal fait, brutal, capricieux,
Ivrogne, sans esprit, débauché, sot, colère,
Que d'être un emporté joueur comme est Valère.
ANGÉLIQUE : Je sais que ce défaut est le plus grand de tous.
LA COMTESSE : Vous ne voulez donc plus en faire votre époux ?
ANGÉLIQUE : Moi ? non ; dans ce dessein nos humeurs sont conformes.
NÉRINE : Il a, ma foi, reçu son congé dans les formes.
LA COMTESSE : C'est bien fait. Puisqu'enfin vous renoncez à lui,
Je vais l'épouser, moi.
ANGÉLIQUE : L'épouser !
LA COMTESSE : Aujourd'hui.
ANGÉLIQUE : Ce joueur, qu'à l'instant ?...
LA COMTESSE : Je saurai le réduire.

Acte II, Scène 2, (v. 441-453).
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HECTOR : Que servir un joueur est un maudit métier !
Ne serai-je jamais laquais d'un sous-fermier ?
Je ronflerais mon soûl la grasse matinée,
Et je m'enivrerais le long de la journée :
[...]
Je deviendrais un jour aussi gras que mon maître.
J'aurais un bon carrosse à ressorts bien liants ;
De ma rotondité j'emplirais le dedans.
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L'esprit de ce pays n'est qu'en superficie ;
Sitôt que vous voulez un peu l'approfondir,
Vous rencontrez le tuf.

Acte II, Scène 3.
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DORANTE : Eh, madame, cessez d'éviter ma présence.
Je ne viens point, armé contre votre inconstance,
Faire éclater ici mes sentiments jaloux,
Ni par des mots piquants justifier mon courroux.
Plus que vous ne pensez, mon cœur vous justifie.
Votre légèreté veut que je vous oublie :
Mais loin de condamner votre cœur inconstant,
Je suis assez vengé si j'en puis faire autant.

ANGÉLIQUE : Que votre emportement en reproches éclate ;
Je mérite les noms de volage, d'ingrate.
Mais enfin de l'amour l'impérieuse loi
À l'hymen que je crains m'entraîne malgré moi :
J'en prévois les dangers ; mais un sort tyrannique...

DORANTE : Votre cœur est hardi, généreux, héroïque :
Vous voyez devant vous un abîme s'ouvrir,
Et vous ne laissez pas, Madame, d'y courir.

NÉRINE : Quand j'en devrais mourir, je ne puis plus me taire.
Je vous empêcherai de terminer l'affaire :
Ou si dans cet amour votre cœur engagé
Persiste en ses desseins, donnez-moi mon congé.
Je suis fille d'honneur ; je ne veux point qu'on dise
Que vous ayez sous moi fait pareille sottise.
Valère est un indigne ; et, malgré son serment,
Vous voyez tous les jours qu'il joue impunément.

ANGÉLIQUE : En faveur de mon faible il faut lui faire grâce.
De la fureur du jeu veux-tu qu'il se défasse,
Hélas ! quand je ne puis me défaire aujourd'hui
Du lâche attachement que mon cœur a pour lui ?

DORANTE : Ces feux sont trop charmants pour vouloir les éteindre.
Je ne suis point, Madame, ici pour vous contraindre.
Mon neveu vous épouse ; et je viens seulement
Donner à votre hymen un plein consentement.

Acte V, Scène 1.
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LE MARQUIS : Ah ! juste ciel ! quel est cet admirable objet ?
LA COMTESSE : C'est ma sœur.
LE MARQUIS : Votre sœur ! vraiment, c'est fort bien fait.

Acte II, Scène 3.
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GÉRONTE : S'il est quelque joueur qui vive de son gain,
On en voit tous les jours mille mourir de faim,
Qui, forcés à garder une longue abstinence,
Pleurent d'avoir trop mis à la réjouissance.
TOUT À BAS : Et c'est de là que vient la beauté de mon art.
En suivant mes leçons, on court peu de hasard.
Je sais, quand il le faut, par un peu d'artifice,
D'un sort injurieux corriger la malice.

Acte I, Scène 8.
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VALÈRE : Il faut sur-le-champ si les vice-baillis
Sont si francs du collier que vous l'avez promis.
LE MARQUIS : Mais faut-il nous brouiller pour un sot point de gloire ?
VALÈRE : Oh ! le vin est tiré, monsieur ; il le faut boire.

Acte III, Scène 9.
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LA COMTESSE : Que voulez-vous donc dire, Marquis ?
LE MARQUIS : Que mon amour n'a plus de concurrent ;
Que je suis et serai votre seul conquérant ;
Que si vous ne battez au plus tôt la chamade,
Il faudra vous résoudre à souffrir l'escalade.
LA COMTESSE : Moi ! que l'on m'escalade !

Acte IV, Scène 6, (v. 1306-1311).
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HECTOR : Il s'en donne aujourd'hui pour la dernière fois.
ANGÉLIQUE : Il jouerait donc ?
HECTOR : Il joue, à dire vrai, madame ;
Mais ce n'est proprement que par noblesse d'âme :
On voit qu'il se défait de son argent exprès,
Pour n'être plus touché que de vos seuls attraits.
NÉRINE : Eh bien ! ai-je raison ?
HECTOR : Son mauvais sort, vous dis-je,
Mieux que tous vos discours aujourd'hui le corrige.
ANGÉLIQUE : Quoi !...
HECTOR : N'admirez-vous pas cette fidélité ?
Perdre exprès son argent pour n'être plus tenté !
Il sait que l'homme est faible, il se met en défense.
Pour moi, je suis charmé de ce trait de prudence.
ANGÉLIQUE : Quoi ! ton maître jouerait au mépris d'un serment ?
HECTOR : C'est la dernière fois, madame, absolument.
On le peut voir encore sur le champ de bataille ;
Il frappe à droite, à gauche, et d'estoc et de taille,
Il se défend, madame, encor comme un lion.
Je l'ai vu, dans l'effort de la convulsion,
Maudissant les hasards d'un combat trop funeste :
De sa bourse expirante il ramassait le reste ;
Et paraissait encor plus grand dans son malheur,
Il vendait cher son sang et sa vie au vainqueur.

Acte IV, Scène 2, (v. 1220-1240).
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