Avoir souffert n’autorise personne à faire souffrir autrui.
(Robert Laffont, p. 382)
Quelle est la définition de l’aliénation mentale? Refaire indéfiniment la même chose en espérant obtenir chaque fois un résultat différent?
(p.252)
Quand un enfant est tué, il y a quelque chose qui meurt en nous.
Elle n’avait ni présent ni avenir. Rien d’autre qu’un asservissement à une habitude qui finirait inévitablement par lui coûter la vie.
Les gens ne sont pas tous créatifs. Ils ont tendance à utiliser des noms faciles à retenir, généralement une variante de leur propre nom, et avec les mêmes initiales.
Même si, personnellement, il ne m’est pas arrivé souvent dans le cadre de mon travail d’avoir à annoncer aux parents une nouvelle tragique, j’ai assisté à des scènes comparables quand la vie d’autrui change à jamais. Il y a des gens qui perdent connaissance, se transforment en furies, fondent en larmes, entrent en catalepsie. Certains vocifèrent, accusent le monde entier, supplient leur interlocuteur de retirer ses paroles, de l’assurer que tout cela n’est qu’une erreur. Qu’importe le nombre de fois où j’ai accompli cette tâche, ça a toujours été pour moi un déchirement.
L’autopsie d’un enfant est toujours plus terrible. Les enfants sont l’image de l’innocence. Frais, roses, tendres. Tout neufs et prêts à savourer ce que la vie a à offrir.
Les pathologistes ne sont pas des chirurgiens. Ils n’ont pas à se préoccuper des signes vitaux, des saignements, de la douleur. Leur but n’est pas de soigner ou réparer. Ils cherchent des indices. Ils doivent être objectifs et observateurs. Ils n’ont pas besoin de faire preuve de délicatesse.
Le pardon ne serait-il pas la porte ouverte à d’autres souffrances ?
On dit que les filles deviennent les variantes de leurs mères.