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Critique de LicoriceWhip


Livre terriblement bavard et tourmenté, le système Victoria propose la très longue chronique de l'adultère entre David Kolski, sosie de Joaquin Phoenix et maître-d'oeuvre de la construction la plus haute tour de France à Paris, et Victoria de Winter, brune sculpturale DRH d'une multi-nationale franco-britannique. Un adultère qui s'enclenche dès les premières pages, quand David, lesté d'une énorme peluche achetée pour l'anniversaire de sa cadette, décide de suivre et aborder Victoria, croisée dans le centre commercial où il fait ses achats, subjuguée par ce que dégage cette femme belle et sûre d'elle. C'est le début d'une passion érotique qui va aboutir à un désastre et une destruction.

Si ce roman avait été amputé d'un bon tiers, son propos aurait eu l'impact souhaité. Reinhardt se noie dans des pages interminables, des dialogues artificiels (qui peut imaginer que des gens se parlent de manière aussi ampoulée?) et des scènes de sexe pour le moins explicites, mais pompeuses dans leur volonté de filer des métaphores poétiques qui tombent à plat (ce livre a d'ailleurs valu à son auteur de figurer dans la liste des Bad Sex in Fiction Award en 2011). Il y a pourtant des points saillants qui font mouche : le mariage de raison de David avec une femme maniaco-dépressive, sa volonté de se penser comme un homme de gauche face au libéralisme féroce de Victoria, la pression subie dans leurs métiers respectifs, et la multiplicité de détails qui trace le portrait de l'un et l'autre. Mais David étant un personnage éminemment féminin (cela lui est répété de nombreuses fois), il passe tout son temps à s'interroger, gamberger, sur-interpréter sur ce qui lui arrive, quand Victoria (personnage masculin donc?) est l'hédoniste/jouisseuse par excellence qui compartimente sa vie pour ne perdre aucune opportunité et ne semble que rarement encombrée d'états d'âme. David est évidemment trop timoré/faible pour tenir jusqu'au bout un pur-sang de son niveau, et s'y obstiner en pensant qu'il a les épaules pour causera leur perte. Mais avant d'en arriver là, le lecteur aura été épuisé par des dizaines de pages d'atermoiements, d'hésitations, de digressions (le journal intime de Victoria dont elle transfère des pages entières à David) ce qui le détache presque du final terrible imaginé par Reinhardt.
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