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sur 424 notes
David Kolski est un lâche, comme savent l'être les hommes ... (Semblable à un gamin qui casse son jouet, car il n'a plus aucune prise dessus et ne peut le dominer...)


Dès qu'il s'agit d'amour, ils deviennent lâches. Prenez l'exemple de la rupture : lorsqu'ils n'aiment plus, ils vont se taire et attendre que leur compagne s'en rende compte.


"Ses yeux verts où crépitaient des lueurs d'intelligence, l'attraction qu'exerçait sa poitrine, le plaisir que me procuraient ses cheveux bruns aux reflets roux rendaient piquantes l'autorité de ses convictions politiques (que je trouvais détestables) ou l'arrogance que sur certaines questions son poste de DRH lui conférait."


David a rencontré Victoria, une DRH d'un grand groupe international. Mais la belle Victoria a plusieurs vies, des vies qui ne se croisent jamais.
C'est le « Système Victoria », dans lequel David se retrouve très rapidement emprisonné. Elle est une Business woman, mais aussi une femme mariée à un musicien.
Avec David, Victoria s'enfonce par amour et pour le plaisir, dans des jeux érotiques qui vont aller de plus en plus loin. Victoria va mourir assassinée... Et David se sent responsable!


Avec la fascinante Victoria, il met les pieds dans un monde du luxe qu'il exècre, mais en même temps qui le fascine. David est maître d'oeuvre pour la construction de la tour Uranus, dans le quartier de la Défense et qui doit devenir la plus haute tour de Paris. Mais le projet accumule les retards...


"Il me dit que je suis insastiable, que je semblais ne jamais en avoir assez... mais comment ne pas être insatiable quand le moindre effleurement me met dans des états pareils?"


-"Parce que tu me plais, dit Victoria. Tu me donnes envie d'aller au bout de mes fantasmes, de tout essayer."
Ici, à l'image d'un "Belle du seigneur", l'auteur nous conte une passion amoureuse sauvage et destructrice. David ne parvient pas à éjaculer, ce qui lui permet de faire durer les ébats érotiques pendant des heures, et d'être « à la hauteur » d'une Victoria qui ne semble jamais rassasiée. Au final, c'est également sa vie à lui qui sera réduite à néant.
Car le système est toujours plus fort que l'individu.
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Vaut-il mieux qu'un fantasme reste à l'état de fantasme ? Première interrogation potentielle après lecture de cet ouvrage audacieux. Mais pas que. D'autres réflexions s'y dessinent aussi. Car à travers le récit d'une liaison adultère torride et dévorante, Eric Reinhardt suggère deux visions antinomiques et singulières de notre société version vingt-et-unième siècle. Deux envoûtantes métaphores incarnées par ces deux êtres complexes qu'a priori tout oppose :

A ma droite, Victoria, femme de pouvoir aux visages multiples, implacable, libre, insatiable et généreuse, ambassadrice flamboyante d'un système capitaliste dont elle jouit sans limite.

A ma gauche, David, architecte contrarié, idéaliste pusillanime et résigné, entravé par sa prudence, consumé par ses principes et touchant dans les contradictions de ses rêves avortés.

Leur histoire finira mal, on le sait dès le départ. Ce qui n'empêche pas l'auteur de rendre captivantes ses allégories du libéralisme économique et de la sexualité contemporaine qu'il confronte et fait se rejoindre ici dans ce qu'ils ont de plus excessif et ambigu.

Ainsi le système Victoria se révèle-t-il à la fois fiction économico-financière et roman d'amour et de sexe. Mais quelle qu'en soit l'approche que l'on pourra choisir, il demeure un récit riche, sensuel et entêtant, dont l'écriture harmonieuse et concise renforce encore la puissance.

Bref, vachement aimé, en attendant impatiemment de découvrir « L'amour et les forêts », le petit dernier.


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Un homme, une femme, dans une galerie commerçante. Ils ne se connaissent pas. Ils se croisent, un échange de regards, rien ne se passe. Ou plutôt, si, une étincelle dans les yeux de la femme que l'homme interprète comme une approbation muette. Mais rien de plus tangible à cet instant. La femme continue son chemin, l'homme par contre va l'observer à son insu pendant des heures avant de l'aborder. le début d'une liaison brûlante, qui les mènera à leur perte, puisqu'on sait dès le début que la femme, Victoria, va mourir, et que l'homme, David, finira exilé de sa propre vie.
Mais revenons au début. David, marié, deux enfants, chef de travaux de la future plus haute tour de France, est soumis à une pression infernale pour livrer l'édifice dans les délais. Il se rêvait architecte mais n'a jamais eu le cran de se lancer. Victoria, DRH d'une multinationale, licencie à tour de bras et sans états d'âme, en bonne néolibérale cynique et manipulatrice. David trompe régulièrement sa potiche de femme, a pour principe de ne jamais revoir ses maîtresses d'un soir. Il prend soin de choisir des cibles de son niveau social, voire d'un niveau inférieur. Il rentre parfaitement dans la catégorie « chasseur ». On pense au début que Victoria est l'élément faible du couple, on croit déceler certaines fragilités, qu'elle est une proie consentante. Pourtant, au fil des rendez-vous de plus en plus torrides, le rapport dominant-dominée va s'inverser, David devenant « esclave » de l'appétit sexuel croissant de Victoria. Celle-ci le manipulera, pour le maintenir sous sa coupe, en lui faisant miroiter un projet architectural qui permettrait à David de monter sa propre agence.
Au bout du compte, Victoria sera bien une victime, victime d'elle-même et de ses fantasmes érotiques qu'elle est incapable de réfréner.

Pour moi, c'est clair : je n'ai pas aimé ce roman.
J'ai trouvé la fin invraisemblable : quelle coïncidence que Victoria soit tombée sur deux types louches, qui de plus étaient de mèche. Vraiment pas de bol…
J'ai trouvé les personnages détestables : ce type qui suit une inconnue en négligeant la fête d'anniversaire de sa fille, qui trompe sa femme mais qui est trop lâche pour la quitter (prenant prétexte d'un « pacte » de jeunesse – n'importe quoi). Victoria n'est pas plus attachante.
Je n'ai pas été convaincue par le volet « lutte des classes » : le discours gauchiste dans la bouche de David sonne complètement faux quand il prend parti pour les ouvriers alors qu'il est lui-même dans la tranche supérieure de la classe moyenne. Pareil quand il harangue les entrepreneurs de la tour pour les « re-booster » (rien que ce mot m'énerve) : ça m'a fait rire tant c'était peu crédible et caricatural. A l'image d'ailleurs de pas mal de dialogues.
Je n'ai pas été captivée par les pages de détails techniques sur la construction des porte-à-faux, ni pas les considérations bien trop cérébrales de l'auteur/narrateur.
Que dire encore ? ah oui, les fameuses scènes de sexe censées torrides…J'ai déjà lu bien plus salace ailleurs sans que ce soit de la littérature porno. Et puis cette façon insupportable d'enrober tout ça de prises de tête esthétiques, presque métaphysiques, alors que c'est juste un plan Q, puisqu'il n'est pas question de sentiments…
Enfin, je n'ai pas aimé que l'auteur surfe sur une vague « facile » : il est aujourd'hui politiquement correct de décrier les dérives de l'ultralibéralisme (je ne nie pas leur existence), et de jouer les moralisateurs en prônant le retour aux valeurs humanistes. Pimentez le tout avec du sexe débridé, un meurtre, faites-vous encenser par la critique (je me demande si on a lu le même bouquin), et vous aurez un best-seller.

Un point positif tout de même : l'auteur écrit très bien, et on peut malgré tout se laisser envoûter par ses phrases complexes. Mais c'est bien peu.

Voilà, quand j'aime pas, j'aime pas…
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“Je suis de la génération de l'amour porno”me disait mon jeune voisin.
Il a le même âge que David, qui a pour “principe de ne jamais revoir les femmes avec lesquelles (il s'était) accordé une relation sexuelle”.
Arrive Victoria et les résolutions de “Monsieur d'un soir" s'évanouissent.

Avec ce postulat, David n'apparaît pas sympathique, infidèle, prédateur sexuel d'une autre époque (le livre est paru en 2011).
Victoria ne l'est guère plus.

On progresse dans cette histoire qui, si elle n'est pas originale, fait parler avec justesse d'une femme qui vit sa sexulité sans entrave, sans limites et va au bout de ses désirs.
L'auteur fait passer l'intensité d'une liaison exacerbée rendue crédible, avec une première scène d'amour torride (cf. citation).

Eric Reinhardt allie pouvoir et séduction avec des transitions heurtées entre les activités sexuelles et les activités professionnelles.

C'est donc aussi un livre politique, né de l'opposition entre une D.R.H.d'une entreprise mondiale, ultra libérale et d'un homme de gauche, chef de travaux de la plus haute tour du monde.
L'auteur oscille entre ces deux conceptions, sans certitude sur la “bonne” vision du monde.

Dans ce type de roman, on s'interroge sur la part autobiographique et la part fantasmée que l'auteur met dans son personnage masculin.
Fantasmatique ou réaliste, David, en tout cas, bande à la moindre pensée érotique !

C'est amusant comme toutes les critiques négatives de ce roman sont moralisantes, laissant à penser que ces commentateurs mettent à distance l'outrage aux bonnes moeurs des protagonistes en rejetant leur propre part sombre.

J'ai aimé ce roman qui a de la caudalie ; il reste en mémoire après la dernière page et il est difficile de passer à un autre livre.
Il donne l'envie d'engager la discussion avec ses détracteurs.

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Ce roman pourrait être le récit convenu d'une relation adultère, ou un polar décrivant l'enquête entourant la mort mystérieuse de Victoria, mais non. Il est bien plus que cela. Récit d'une histoire d'amour passionnel entre un homme plein de doute sur lui-même et une femme de pouvoir, il se fait aussi le témoin des excès d'un libéralisme débridé.

Le point récurrent du livre, c'est le sexe. Bien que ça ne soit pas un roman érotique, celui-ci y est constamment présent, avec des pages d'une force époustouflante. C'est le sexe qui réuni David et Victoria, c'est également lui qui contribuera à causer leur perte, mais pas seul.

Le "système" de vie construit par Victoria, aussi parfait qu'il semble paraître, se lézarde pour finir par la détruire. L'auteur a-t-il voulu mettre ce système en parallèle avec les lézardes qui fissurent le système économique mondial aujourd'hui ? C'est sur ce point précis (et sur bien d'autres choses) qu'Éric Reinhardt répond dans une longue interview accordée au journal Libération.

Ce roman est un pavé de 522 pages, mais qui se dévore, tant il est prenant. Quant au style, il est brillant, travaillé. On ne peut rester insensible devant la beauté de certaines phrases.

"Le système Victoria" est un grand livre, qui, une fois terminé, laisse le regret de ne pas pouvoir le découvrir à nouveau.
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En premier lieu un reproche à cette histoire : - On apprend dès la 28ème page ce qu'il advient de la principale protagoniste Victoria.

"Je suis la magnifique, la merveilleuse Mme Mim ! ... Euh pardon, Victoria !

Le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle ne doute ni de son charme, ni de ses talents de séductrice, ni de ses talents de manipulatrice , ni de ceux qu'elles déploient dans des draps de soie ou pas.

Elle ne m'est pas vraiment sympathique cette Victoria, si sûre d'elle , si manipulatrice, si égoÏste dans sa recherche du plaisir ; elle sait se rendre indispensable mais de manières peu scrupuleuses dans la vie comme dans son travail.

Tous les deux David et Victoria bafouent la morale, mais la morale personnellement, là , je m'en moque !

On s'interroge sur le désir profond de chacun.

Et l'auteur va développer leurs vies familiales et surtout leurs vies professionnelles .
Quelques pages qui parfois m'ont lassé.

Un jeu de l'amour et du hasard !

De l'érotisme fulgurant entre les pages, qui électrise !

Echange de sms - fixettes d'adolescents - téléphone qui brûle les doigts.

Ce qui m'a le plus choqué ce ne sont pas les scènes torrides de rencontres amoureuses ; mais bien la mentalité de Victoria, DRH qui a des façons très cavalières de prendre tout le monde dans ses filets sans plus aucune limite ni morale.
Une araignée qui protège son antre mais n'hésite pas à dévorer tout ce qu'il y a autour d'elle.

David qui va être totalement sous son emprise, puis un court laps de temps de moins en moins aveuglé par le désir, mais finalement va y revenir pour leur plus grand plaisir à tous deux.

Mais le désir incontrôlé et incontrôlable de Victoria va la mener à sa perte de façon terrible.

Eric Reinhart allie pouvoir et séduction avec des transitions heurtées entre les activités sexuelles et les activités professionnelles.

Scènes d'amour torrides - discussions non moins animées sur leur travail respectif entre David et Victoria.

Finalement, après quelques passages qui m'ont fortement fait passer par divers sentiments d'agacement ....

J'ai beaucoup apprécié cette histoire.
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C'est un roman à multiples facettes, un roman social-psychologique-thriller.. qui reflète la dureté de notre époque mais aussi les infinies possibilités qu'elle offre. Deux héros que tout semble opposer à première vue: David est architecte, directeur de travaux pour la construction d'une tour gigantesque à La Défense; Victoria, elle, est ce qu'on appelle une femme de pouvoir complètement engagée dans la mondialisation. Une femme qui jongle avec les contraintes, les décalages horaires. Son poste de DRH d'une grande entreprise industrielle internationale l'amène à prendre chaque jour des décisions difficiles qui ont un impact sur des milliers de salariés à travers le monde...
Une histoire d'amour se lie entre ces deux personnages; une histoire d'amour qu'on a tellement du mal à comprendre qu'on hésite à lui donner l'étiquette d'"histoire d'amour". Peut-être qu'ici, encore une fois, les extrêmes s'attirent, puisque au travers de l'histoire entre David et Victoria (deux prénoms de roi et reine, ce qui est un signe!...) ce sont deux visions du monde qui s'opposent: une vision "libérale", extensive, insatiable et une vision plus centripète, repliée sur des valeurs d'intérêt collectif.
C'est un roman féministe, ce que souligne souvent l'auteur Eric Reinhardt dans ses interviews, car nous avons ici un portrait de femme de pouvoir, ce qui est finalement assez rare dans la littérature. Victoria est une femme de talent qui va jusqu'au bout de ses capacités, même si cela l'entraîne finalement bien au-delà de ce qui est souhaitable.
C'est le premier livre de Eric Reinhardt que je lis et je dois dire que j'ai été impressionnée par la qualité du portrait des personnages et de ce tableau saisissant du monde d'aujourd'hui qui apparaît au travers de ce qui pourrait n'être qu'une banale histoire d'adultère.
Un roman politique, un roman social, un roman psychologique..on pourrait donner encore plein d'autres étiquettes.
C'est un livre sans certitude mais qui pose de vraies questions, un livre fascinant car le point de vue se déplace sans cesse et sans cesse nous sommes pris dans ce balancement entre l'intime et le politique, le sensible et le social, l'imaginaire et l'économique..
Un grand moment de lecture..
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A une époque où les couples se font et se défont, où les familles se décomposent et se recomposent, David et Victoria vivent une relation adultère classique. Relation facilitée par leur appartenance à des milieux professionnels qui leurs fournissent des alibis sans peine : diners et voyages d'affaires, journées de travail interminables...Il est directeur de travaux de la future plus haute tour de France et a quelques scrupules. Elle est directrice des ressources humaines d'une multinationale et n'en a aucun. Un compte en banque bien fourni permet à Victoria d'offrir à son amant les meilleurs hôtels de Londres ou de Paris avec soupers fins et champagne à volonté...Leur relation extraconjugale pourrait presque sombrer dans un train-train confortable si l'appétit sexuel insatiable de Victoria ne les entraînait pas dans une spirale infernale qui s'achèvera en tragédie.
L'approche du rapport entre sexe et pouvoir vu sous l'angle féminin est originale mais laisse à penser que la femme est condamnée soit à rester à sa place, soit à imiter l'homme dans ses pires excès - et à ses risques et périls.
On peut aussi s'interroger sur le statut de nos démocraties et sur la manière dont nous sommes les pantins d'un système dont des êtres comme Victoria se font les gardiens, immoraux, parfaitement corrompus mais presque "innocents" tant ils fonctionnent selon leur propres règles et leur propre logique dans leur microcosme international ?
Quelques très beaux passages sur la jeunesse de David, la description du fonctionnement de son vaste chantier, sa relation érotique avec Victoria, nous tiennent en haleine mais le roman est gâché par un fin bâclée et invraisemblable.
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Un ingénieur français marié, fils d'un ouvrier polonais, est foudroyé en pleine rue par une directrice des ressources humaines d'un groupe international.
Une histoire d'infidélité apparemment banale, comme on peut en trouver dans les romans de gare. Toutefois, il vaut la peine de traverser les cent premières pages qui servent avant tout à définir le cadre du récit.
Cette longue introduction n'est pas désagréable, car l'écriture d'Eric Reinhardt est fluide, aérée et finalement très plaisante. Mais, pour être tout à fait honnête, la concision n'est pas le fort du natif de Nancy.
Cela dit, ce livre est émaillé par la tension entre la dureté du système capitaliste pour le 98% de ses serviteurs et les avantages incroyables qu'il offre aux 2% qui en profitent de manière illimitée. Et cette tension prend forme à travers une multitude de scènes de la vie de Kolski: son enfance, ses études, sa première vraie relation, sur le chantier qu'il dirige, dans un hôtel de luxe avec sa maîtresse...
Le premier tableau qui m'a ému dans ce livre de 522 pages se trouve p. 105. Il s'agit du portrait de la mère de David Kolski (le narrateur) vieillie prématurément par une vie où tout son potentiel a trop vite été éteint par son rôle d'épouse d'un pater familias devenu rapidement un tyran domestique pour elle-même et ses enfants.
Détail tout sauf anodin, on apprend quelques pages plus loin, que David avait déjà choisi son bord politique au cours de ses études: la gauche et rien d'autre. Et, malgré son rôle de directeur des travaux pour une grande entreprise de BTP et sa rencontre avec une ogresse néolibérale décomplexée, il reste fidèle à ses idées contre vents et marées. Émouvant et beau dans un contexte où tout le pousse à «devenir réaliste»…
Malgré certaines longueurs déjà évoquées, je n'ai pas pu m'empêcher de lire ce roman jusqu'au bout avec l'impression d'entrer dans l'intimité profonde d'un homme à la fois banal et extraordinaire. Et si, à travers la description des vices de la maîtresse néolibérale de David Kolski, Reinhardt voulait en réalité remettre en cause notre modèle économique débridé et broyeur d'idéaux ?
Je me réjouis de découvrir d'autres opus d'Eric Reinhardt.
Lien : https://fr.wikipedia.org/wik..
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Deuxième lecture de cet auteur, après L'amour et les forêts que j'ai bien aimé.

Mon avis est ici plus tempéré. Pourquoi ?

Dans la mesure où j'estime que le fait « d'aimer » ou « de ne pas aimer » les personnages ne sont pas des raisons pour apprécier ou pas un texte, je bondis lorsque je lis de telles considérations. Mais il se trouve que le fait de n'avoir « ressenti aucune empathie pour les personnages » m'a rendu cette lecture (un peu) fastidieuse. D'autant plus que (tout comme L'amour et les forêts) le système Victoria est un roman assez dense.

Deux personnages « forts » et complexes. David, architecte contrarié, directeur de travaux idéaliste et méticuleux, infidèle engoncé dans ses principes et sa prudence. Et Victoria, sa proie qui devient son obsession, une femme de pouvoir libre et insatiable à la sexualité dévorante. Illustration que les extrêmes s'attirent…

Un roman assez difficile à classer… histoire d'amour ? roman social ? thriller psychologique ? qui questionne certains aspects de notre société : la mondialisation, la place des femmes dans l'entreprise, le couple, l'adultère, la sexualité, le plaisir. Un récit sans certitude qui oscille sans cesse entre l'intime et le social, l'imaginaire et le physique, la mesure et l'excès.

Dès le départ on sait que l'histoire se termine mal. le récit remonte le temps pour nous livrer la chronique d'une disparition annoncée.

Un roman somme toute audacieux et envoûtant, à l'écriture soignée, captivant dans son épaisseur et sa complexité.
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