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Citations sur Le système Victoria (102)

– Moi aussi j’ai envie de continuer. Mais je ne veux pas que tu deviennes ma maîtresse. Je voudrais que ce soit autre chose.
– Autre chose comme quoi ?
– Autre chose comme ce soir. Quelque chose de suspendu. Quelque chose de sensoriel et de physique mais qui n’aurait pas lieu dans la réalité, qui aurait lieu dans notre mental, dans notre imaginaire. Que chaque rencontre soit comme un rêve qu’on aurait fait, on se réveille de ce rêve et on repart dans notre vie. Et ce rêve qu’on a fait n’a aucune autre incidence sur notre vie réelle que le souvenir qu’on en conserve, et qui nous enrichit de quelque chose de plus, de très précieux, qu’on ne perdrait pour rien au monde. Je raconte n’importe quoi, c’est pathétique de tenir de pareils propos, excuse-moi. C’est précisément la raison pour laquelle il faut que j’évite d’avoir une maîtresse.
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… c’est un espace sans loi, sans mise en forme, sans perfection, je parle des possibilités qui s’ouvrent à soi dès lors qu’on n’a pas peur de vivre. Victoria en avait fait son territoire et elle était capable de retrouver un autre idéalisme, un idéalisme non pas figé dans des idées mais fondé sur les principes de l’instant, du désir, de la vitesse, de la prise de risque, de l’aventure, du mouvement, de l’énergie, de la transformation
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Voilà comme dans la vie il peut arriver qu'on se laisse entraîner sur un chemin qu'on ne voit pas. On effectue quelques pas qu'on suppose anodins mais sans s'apercevoir qu'ils sont en train de créer un chemin, mais sans comprendre que le premier de tous les pas que l'on peut faire nous engage toujours dans une direction.
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Je lui ai expliqué que nous allions trop loin, que nos relations avaient pris une dimension obsessionnelle qui risquait de nous mettre en péril, je lui ai dit qu'on ne pouvait pas continuer à s'envoyer tous les jours, d'une manière à ce point compulsive, une quantité aussi ahurissante de SMS, comme des toxicomanes en manque.
Est-ce que ce n'est pas excessif, est-ce que c'est une vie raisonnable de devoir regarder son téléphone toutes les dix minutes pour voir si un message n'est pas arrivé, si un appel n'a pas été raté? Alors que je suis directeur de travaux sur la tour la plus élevée de France et toi DRH monde de Kiloffer? Alors qu'on est censés avoir des préoccupations autrement plus responsables que ces fixettes adolescentes?
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Je parle les yeux fermés. J'éprouve au fond de moi comme une sensation d'infini.
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On ne ment d'une certaine manière, quand on n'est jamais à la même place. On dit une phrase à une personne et la seconde d'après on se change les idées de l'autre côté de la planète : on n'est plus là, dans les jours qui suivent pour voir le visage, le regard, la déception de la personne à qui l'on a menti. .................
......En bougeant, on peut biaiser, on est dans l'oubli, on efface dans son esprit le mal ou les promesses que l'on peur faire. Si ceux qui dirigent le monde n'étaient pas dans la vitesse; qu'elle soit géographique ou simplement mentale, la vérité de ce qu'ils font leur apparaîtrait d'une manière stridente : elle leur serait insupportable
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Tu joues avec les mots, j'aurais dû m'y attendre. Tu fais comme à chaque fois qu'une question t'embarrasses, tu manies les concepts, tu joues avec les idées, tu fais tout miroiter. Tu fais en sorte que les choses se reflètent les unes dans les autres.
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Victoria transcendait tous les clivages, c’est tellement rare que quand on tombe sur ce genre de personnes et qu’on se confronte à l’impossibilité de leur attribuer une boîte qui ne soit pas un bout de toutes sans être aucune intégralement, on se fracasse sur un mur : notre étroitesse d’esprit se disloque sur une espèce d’énigme conceptuelle. En fait, sa fluidité me violentait, je comprends aujourd’hui que dans ma relation avec elle j’avais fini par avoir envie de me venger de cette liberté où elle vivait et qui était trop difficile pour moi à assumer.
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Le moment où nous ferions l'amour se différait en permanence, notre relation s'enroulait sur elle-même comme une vague qui se serait avancée vers le rivage sans se briser jamais ; c'est sans doute une expérience spécifique à l'extrême jeunesse, assez belle, pleine d'incessants vertiges.
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Depuis, j’ai compris que différer constituait le principal travers de mon tempérament, différer est un réflexe d’idéaliste, contre lequel il m’a fallu lutter pendant longtemps pour en débarrasser mes pratiques quotidiennes. Remettre au lendemain, se dire qu’on a le temps, estimer que les meilleures conditions ne sont pas réunies, supposer qu’il serait préférable d’attendre encore un peu pour entreprendre telle ou telle chose, affronter tel obstacle, s’interroger sur tel ou tel sujet, se mesurer à telle épreuve intimidante, c’est sur ce mode d’une projection perpétuelle vers le futur que j’ai longtemps vécu, ce qui implique une étrange absence à soi-même pour tout ce qui concerne le faire et le concret, et en revanche une relation exacerbée avec le monde extérieur sur un plan émotionnel et sensitif, en deçà de toute prise de position. Cette attitude dérive d’une position qu’on pourrait qualifier de cérébrale et qui consiste à considérer que la vie est moins ce qu’on vit chaque jour en se levant le matin que la pensée qu’on peut en avoir. Tous ceux qui rêvent leur vie adorent la voir irradier dans leur mental comme un absolu ; et naturellement on ne peut que différer le moment de partir à la conquête de l’absolu, puisqu’il est inscrit dans sa définition qu’il se situe au-delà de toute circonstance. C’est en désacralisant la vie, c’est en se déclassant soi-même dans la représentation qu’on peut s’en faire (au lieu de sanctifier la réalité et d’en attendre des évènements qui en seraient l’écho sacré), c’est en envisageant l’existence comme un lieu de hasards, d’efforts, d’accidents, de volonté, de transactions, de compromis, de trahisons ou de rapports de force – c’est alors qu’on peut décider de ne plus différer et de se mettre à vivre, de se jeter avec les autres dans la fosse aux lions et de s’y battre. C’est quelque chose que j’ai mis des années, des années, des années à comprendre.
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