La colère peut être très constructive. Elle met en lumière une situation inacceptable et elle constitue donc le premier levier vers son changement. Mais encore faut il savoir la canaliser et la diriger vers quelque chose de positif.
Enfin, qu’on soit toujours d’accord ou non avec leurs revendications, le syndicalisme est le seul moyen que les travailleurs ont pour se faire entendre. Mais bien sûr, se rassembler et faire front commun, pour les jeunes générations, c’est obsolète !
Même si son discours est logique et cohérent, son pessimisme sarcastique est déprimant. A travers ses yeux tout n’est que désolation pré-apocalyptique. Je l’aime beaucoup mais je ne voudrais sa vision des choses pour rien au monde.
Plus personne ne veut me saluer, on dirait que je suis devenue une sorte de pestiférée ! Je suis vraiment idiote d’avoir cru qu’il allait me prêter de l’attention. Déjà que plus personne ne se préoccupe de moi, c’est pas lui qui va le faire ! Après tout je ne suis qu’une simple stagiaire et lui un directeur. Et de surcroît, une stagiaire en colère contre sa chef, et entre chefs, nul doute qu’il doit y avoir une forme de corporatisme. Il doit me percevoir comme peu reconnaissante, comme une insignifiante créature ingrate…
La plupart des gens prennent la gentillesse pour de la faiblesse et la bienveillance pour un permis de s’essuyer les pieds !
Nous avons le devoir d’être les meilleurs. Les plus grandes sociétés du pays et, à l’heure de la mondialisation, même du monde comptent sur nous. Nous ne sommes pas n’importe qui et c’est pourquoi nous ne recrutons pas n’importe qui !
La pénibilité du travail a au moins cette vertu, elle renforce la déconnade.
J’y passe tous mes étés depuis que j’ai quatorze ans mais je dois bien reconnaître que c’est pas vraiment ce qui se fait de mieux en matière de vacances. Entre l’ascension du mercure et le bruit assourdissant des machines, on étouffe vite. Mais pas de travail, pas d’argent. Et, pas d’argent, pas de vie donc…
Il y a quelque chose dans le travail de l’ordre du club. Un cercle à la fois sélectif et indispensable où l’entretien d’embauche fait office de rite de passage. Le dernier check-point pour une vie meilleure, le sésame pour quitter l’ombre de la survie. Et qu’on y voit un adoubement providentiel, une partie de poker ou encore une passe, il en demeure l’ultime face à face entre deux parties cherchant une convergence, réelle ou feinte. On peut bien sûr s’y faire refouler, mais il arrive que l’alchimie opère et que les portes s’ouvrent. Commence alors l’ascension de l’Olympe, l’accès aux espoirs et évolutions espérés, parfois au prix de quelques sacrifices. Mais quoi qu’il arrive toujours avancer, car sans carte de membre, aucune chance d’exister…